Français - Dr. Ali Fathollah-Nejad • Official Website
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Les sanctions économiques, une arme qui peut faire long feu

Selon les études les plus optimistes, seul un tiers des sanctions ont atteint à ce jour leur objectif politique

Le rouble est en chute libre tout comme les actions cotées à la bourse de Moscou ; certains produits viennent à manquer et les prix augmentent tandis que la fuite des capitaux prend une tournure spectaculaire et que la croissance est en berne… Les sanctions occidentales prises ces derniers mois contre la Russie n’ont pas tardé à porter leurs effets. Sans pour autant calmer les ardeurs belliqueuses de Vladimir Poutine en Ukraine ni entamer, pour l’instant, sa popularité dans l’opinion publique.

L’objectif économique est atteint, pas le politique. «Il y a une certaine résilience qu’il ne faut pas sous-estimer, mes amis russes m’expliquent qu’ils ont connu pire et qu’ils sont prêts à faire des sacrifices. Les références du Kremlin à la seconde guerre mondiale sont entrées dans la tête de la population» constate Tatiana Kastoueva-Jean, responsable du Centre Russie/NEI à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

De quoi relancer le débat sur l’efficacité des mesures coercitives. Les contre-exemples abondent. L’un des plus anciens est Cuba où en dépit d’un embargo commercial décrété par les Etats-Unis en 1962 qui aurait coûté à l’île plus de 108 milliards de dollars (deux fois son PIB 2006), le régime castriste est toujours en place. Initiées par les Américains en 1979 à la suite de la révolution des mollahs avant d’être renforcées en 2006 par les Nations unies avec l’objectif d’amener Téhéran à suspendre son programme nucléaire, les mesures de rétorsion prises contre l’Iran n’ont pas plus été couronnées de succès à ce jour. Le pays qui comptait un millier de centrifugeuses il y a huit ans en disposerait aujourd’hui d’une douzaine de mille.

«Les sanctions ne facilitent guère la résolution des conflits, elles contribuent au contraire au durcissement des fronts opposés» estimait l’an dernier, Ali Fathollah-Nejad un chercheur iranien du German Orient Institute lors d’un colloque organisé par l’Académie de géopolitique au Palais du Luxembourg. «Contrairement à ce qui est dit sur leurs effets, elles affaiblissent en réalité les couches sociales moyennes et les plus fragiles et ainsi l’emprise de l’Etat sur la société s’accroît». Réalisé en 2009, un rapport de l’Institut des Hautes études de défense nationale (Ihedn) évoque aussi le fiasco irakien après l‘invasion du Koweït où l’embargo pétrolier décrété par les Occidentaux a provoqué une chute spectaculaire du PIB par habitant (3510 dollars en 1989, 450 dollars en 1996) sans ébranler le pouvoir de Saddam Hussein. Jusqu’à ce que les Américains et les Britanniques usent de la manière forte.

Sous la houlette de Thomas Biersteker, professeur à l’Institut des hautes études internationales et du développement (HEID) de Genève, une vaste recherche est menée depuis quelques années par une quarantaine d’universitaires sur les 22 régimes de sanctions intelligentes instaurés par l’ONU depuis 1991. Le résultat qui se trouve sur une application gratuite pour Ipad et Iphone (SanctionsApp) chiffre à 22% leur taux d’efficacité avec un changement de comportement des pays visés dans 10% des cas et une limitation de leurs capacités d’action dans 28% des cas. Menée par trois chercheurs américains, une étude plus ancienne portant sur 115 régimes de sanctions adoptés entre 1914 et 1990, arrive à un taux de réussite de 34%. Résultat que conteste le politologue Robert A. Pape,professeur à l’université de Chicago, qui ramène le chiffre à 5%. A ses yeux, «les sanctions économiques sont souvent le prélude à un recours à la force».

 

SOURCE

Gilles Sengès (2014) “Les sanctions économiques, une arme qui peut faire long feu : Selon les études les plus optimistes, seul un tiers des sanctions ont atteint à ce jour leur objectif politique“, L’Opinion: Quotidien libéral politique, économie, international (France), is à jour le

 

INFO IN ENGLISH

The last item is an article on the political efficacy of sanctions, in which Ali Fathollah-Nejad is quoted. Published early September 2014 in the French daily L’Opinion.

L’accord avec l’Iran est bon pour l’économie mondiale (sauf peut-être pour la Chine et la Russie) [Slate.fr]

Bachir El Khoury | Slate.fr | 25 novembre 2013

 

Outre les 7 milliards de dollars à «récupérer» sur les six prochains mois, la levée de certaines sanctions devrait permettre à Téhéran de souffler après deux ans de récession.

L’accord conclu dans la nuit de samedi à dimanche à Genève entre les six puissances de l’ONU et l’Iran n’a pas qu’une dimension diplomatique et politico-sécuritaire. Il a également une importance économique aussi bien pour Téhéran que pour les autres pays directement ou indirectement concernés par le régime des sanctions.

Les Occidentaux se sont engagés à ne pas mettre en place de nouvelles sanctions dans les six mois, et à lever «provisoirement et de manière réversible» certaines de celles qui sont en vigueur. Celles-ci concernent notamment le commerce des métaux précieux et l’industrie automobile et pétrochimique, qui constituent une part non négligeable de l’économie iranienne. A elle seule, l’industrie automobile représente environ 10% du PIB iranien, se plaçant en 3e position derrière la production pétrolière et gazière.

Selon l’administration américaine, l’allègement concernant le commerce dans ces trois industries devrait permettre à l’Iran de récupérer un manque à gagner d’environ 1,5 milliard de dollars.

L’accord prévoit en outre l’accès de Téhéran à des avoirs en devises dérivés essentiellement du commerce pétrolier et gelés dans des comptes bancaires à l’étranger, dont la valeur est estimée à 4,2 milliards de dollars. Parmi les autres mesures figure également le déblocage de plus d’un demi-milliard de dollars destinés aux étudiants iraniens à l’étranger.

En somme, le programme d’allègement des sanctions porte sur une enveloppe de 7 milliards de dollars sur les six mois de l’accord intérimaire. En revanche, les principales sanctions sur le pétrole et le secteur bancaire, qui pèsent plus lourd sur l’économie iranienne, demeurent en place en attendant un accord final.

Les sanctions contre l’Iran sont jusqu’à aujourd’hui de trois sortes:

  • 1. celles de l’ONU ont commencé en 2006, avec notamment le gel d’actifs financiers de certaines personnes et entités impliquées dans le programme nucléaire iranien. Dans les années suivantes, la liste des personnes et entités a augmenté et un embargo sur les armes a été imposé. En outre, les institutions financières ont été pratiquement interdites de prêter de l’argent à l’Iran.
  • 2. celles imposées par les Etats-Unis remontent à la crise des otages de 1979 qui a précédé la rupture des liens diplomatiques entre les deux pays. Au lendemain de cette crise, les Américains avaient gelé 12 milliards de dollars d’avoirs iraniens, mais la plupart des actifs ont été débloqués au début des années 1980, selon le New York Times. En 1987, les Etats-Unis ont interdit l’importation de biens et de services iraniens. Parmi les autres sanctions ajoutées plus tard, figure, outre le gel d’actifsfinanciers, l’interdiction de tout investissement ou activité américaine commerciale ou bancaire avec Téhéran. Des sanctions votées durant l’hiver 2011 ont même interdit à tout pays d’entretenir des relations avec la banque centrale d’Iran.
  • 3. celles de l’Union européenne imposées dans la foulée des négociations qui avaient démarré il y a dix ans ont sévi à partir de 2012 avec un embargo sur lesexportations pétrolières et l’expulsion des banques iraniennes d’un système bancaire électronique mondial.

Des sanctions qui avaient plombé l’économie locale…

L’ensemble de ces sanctions a plombé l’économie locale, d’autant plus qu’elles sont intervenues dans un contexte de crise mondiale. Le pays est plongé dans une forte récession depuis maintenant deux ans, ce qui aurait favorisé, selon certains observateurs, la conclusion de l’accord avec le groupe 5 +1.

La croissance, qui évoluait au-delà des 8% en 2002 et 2003 a sombré à -1,8% en 2012, et -1,4% en 2013, au terme d’une décennie de restrictions économiques qui a coïncidé avec un recul de la demande mondiale et d’une oscillation des prix pétroliers, au lendemain de la crise de 2008.

L’embargo imposé par l’Europe constitue en ce sens une étape charnière. L’Union européenne était à l’origine de 20% des achats de pétrole iranien, avant la décision prise en juillet 2012. Cela s’est répercuté négativement sur les recettes pétrolières et l’activité commerciale iranienne basée à hauteur de 80% sur les exportations pétrolières. Les sanctions ont également eu un impact négatif sur l’exportation et la production automobile, qui a baissé de moitié entre 2011 et 2013, passant de 1,6 million à 800.000 véhicules.

Les résultats ne se sont pas fait attendre: l’année dernière, les exportations du pays ont chuté de 28% et les importations de 20%.

Sur le plan monétaire, le rial a perdu plus de 60% de sa valeur en 2012, plongeant à près de 40.000 rials contre un dollar avant de s’établir à près de 30.000 rials à la suite de l’élection en juin dernier de Hassan Rohani. Cette dépréciation de la monnaie locale avait provoqué une inflation soutenue avec des prix alimentaires en hausse de plus de 50%, affaiblissant davantage les couches sociales moyennes et les plus fragiles.

… mais dont certains ont su profiter

En revanche, les entreprises étatiques et semi-étatiques ont pu profiter de cette situation en monopolisant des importations de différentes marchandises par les «canaux noirs», selon le politologue irano-allemand Ali Fathollah-Nejad.

Parmi les autres «profiteurs» se trouvent aussi les pays ayant des intérêts stratégiques à maintenir le régime des sanctions énergétiques contre l’Iran, même s’ils prétendre publiquement –parfois même farouchement– y être opposés. Grâce à l’isolement géopolitique de l’Iran, la Russie a en effet sauvegardé son quasi-monopole sur les livraisons d’énergie vers l’Europe. En outre, la Chine a bénéficié de prix extrêmement avantageux sur ses importations de pétrole iranien grâce aux sanctions imposées par les Etats-Unis et l’Europe.

Quant au Qatar, qui partage avec l’Iran un des plus grands champs gaziers du monde, le South Pars, dans le golfe persique, il a accéléré le rythme d’exploitation de ce champ commun.

Si, en elles-mêmes, les mesures d’allègement des sanctions ne sont pas de nature à compenser les dizaines de milliards de dollars perdus par l’Iran ces deux dernières années, celles-ci pourraient ouvrir la voie vers une nouvelle ère. En réduisant la probabilité d’une action militaire contre l’Iran et en augmentant la perspective d’un nouvel allègement des sanctions à l’avenir, l’accord de Genève pourrait mettre fin à la fuite des capitaux hors du pays et entraîner une reprise partielle des investissements.

 

SOURCE

Bachir El Khoury (2013) “L’accord avec l’Iran est bon pour l’économie mondiale (sauf peut-être pour la Chine et la Russie)“, Slate.fr, 25 novembre.

Nefarious Fallouts of Iran Sanctions

 

This article is based on a talk the author gave at the first-ever expert conference on Iran sanctions to have taken place in Europe. Organized by the Paris Academy of Geopolitics (PAG) at the French Senate on 3 June 2013, the conference assembled legal and economic experts as well as three former European ambassadors to Iran and former UN Secretary General Boutros-Ghali. The passages on Iran’s new President Hassan Rohani have been added in retrospect.

The article has been originally published by the New York-based World Policy Institute, and republished by the Moscow-based Oriental Review. A version of this article has been published in its French original on Le Huffington Post (France and Canadian Quebec editions), Mondialisation.ca (Canada) and in the current issue of the PAG journal Géostratégiques. A German translation will appear in the upcoming issue of the Vienna-based international-politics journal International: Die Zeitschrift für internationale Politik.

The article demonstrates that on various grounds (socio-economic, politico-diplomatic, geopolitical and geo-economic) that the sanctions regime against Iran has been counterproductive. Crucially for Western policymakers and contrary to officially stated goals, the rapid escalation of economic sanctions during the past few years has been accompanied by the expansion of Iran’s nuclear program. The article concludes by urging the sanctions imposers to prepare the political and institutional grounds for meaningful sanctions relief – a prospect the bulk of Iranians wish for and their new President Hassan Rohani is predestined to deliver if the West reciprocates with goodwill.

Iran’s new president, Hassan Rohani, has promised to ease the tensions surrounding the international relations of his country. In line with the will of the majority of Iranians, the issue of economic sanctions – weighing heavily on the latter’s day-to-day life – will be a key to that end.

In general, the purpose of sanctions is to force a political opponent to do what she would not do otherwise. In the case of the sanctions imposed on Iran – during the course of what is commonly but simplistically referred to as the “nuclear crisis” – the stated goal has been to force a reversal of Tehran’s nuclear calculus toward slowing down or even halting its nuclear program. This goal has clearly not been met. Instead this period has witnessed ever more crippling sanctions – a form of “structural violence” exerted upon an entire country and its people.

On the politico-diplomatic level: Hardening the fronts

Economic sanctions are one of the most preferred instruments of Western foreign policy. The immediate Western reaction to the Syrian crisis is the most recent evidence of this. In the Iranian case, sanctions have been an integral part of the transatlantic strategy pursued against Tehran, code-named “coercive diplomacy” in Diplomatic Studies. There, sanctions are usually presented as a quasi-peaceful means and as such inherently part of a purely diplomatic approach geared towards avoiding a military confrontation. However, as the Iraqi case demonstrates, sanctions are the last step before military action. In other words, “smart sanctions” are likely to be succeeded by “smart bombs.”

Apart from this worst-case scenario, sanctions have not proven to facilitate the resolution of conflicts; on the contrary, they rather tend to harden the opposing fronts. Frequently, opposing sides view sanctions through fundamentally different prisms. In this case, while the West conceives of sanctions in a cost–benefit framework – the heavier the costs imposed on the targeted country by way of sanctions, the more willing the sanctioned state will be to offer concessions. Iran on its part sees them as a means of illegitimate pressure against which she ought to resist. This explains why in the last couple of years the escalation of sanctions was accompanied by that of the nuclear program. For example, in 2006 – before the Iran sanctions were elevated to an undoubtedly crippling dimension by the United States and the European Union – Iran had a thousand centrifuges; the number today is much more than tenfold. This reality of the nuclear dynamics in the wake of sanctions remains largely ignored in Western capitals.

Moreover, it should be stressed that policymakers in the West have so far devoted much more time and energy to identifying which new set of sanctions to impose rather than to committedly and creatively finding a diplomatic solution of the decade-old stalemate.

On the socio-economic level: Widening the power gap between the state and society

The popular rhetoric of sanctions incorrectly characterizes the nature of the socio-economic effects imposed on the target country. Contrary to what is commonly claimed, sanctions actually weaken the lower and middle classes, particularly affecting the most vulnerable in society – workerswomen andthe youth. As a result, the power gap between the state and society widens. All this, as a matter of fact, actually dampens the prospect of popular uprising. A person struggling for economic survival barely has the luxury of engaging as a citoyen in the struggle for democracy. This explains the firm renunciation of sanctions by Iran’s civil society – voices that the West has largely chosen to ignore.

In political-economic terms, sanctions have largely paralyzed Iran’s civilian economy while state and semi-state economic entities – especially those associated with the Revolutionary Guards – have been able to benefit inter alia by monopolizing imports of various goods via “black channels.” State resources have buoyed those companies that have access to them, leaving others to drown in the tide of rising costs. Sanctions have also prompted enormous growth in the volume of bilateral trade between Iran and China (still about $ 40 billion according to the Iran–China Chamber of Commerce and Industries which is closely related to the regime) – to the detriment of producers and jobs in Iran. The reality of sanctions is that they have cemented the politico-economic power configuration in Iran.

On geopolitical and geo-economic levels: Putting a brake on Iran’s development

Sanctions produce far-reaching effects at the geopolitical and geo-economic levels. Corresponding with the implicit geopolitical rationale for sanctions – that if you cannot control or influence a country, you will resort to weakening it – these restrictions have indeed stunted Iran’s  development trajectory. This inflicted damage has not, however, produced the ultimate goal of reversing Iran’s nuclear and regional policies and has in fact damaged Western interests by boosting the clout of countries like China, Russia, and other regional states.

In the wake of the U.S.-pressured withdrawal of the Europeans from the Iranian market, Iran was virtually handed over to China on a silver plate – something Beijing is indeed quite appreciative of. China’s economic presence in Iran can be witnessed all across the board: from the construction of the Tehran Metro to the exploration of Persian Gulf oil and gas fields.

Iran’s technocrats – a prime victim of the sanctions – observe this development with great concern. Among other things, they have seen that a healthy competition between different foreign competitors is sorely missing, and that the lack of high-tech (formerly delivered by the West) has reduced the quality of domestic production. All of this has a negative impact (mid- and long-term) on Iran’s economic and technological development. If the situation remains unchanged, such damage can hardly be compensated. As another case in point, the sale of Iranian oil to large customers such as China or India has turned into barter – a de facto “junk for oil” program has emerged. In addition, during the past couple of years China has been given preferential rates by Iran for its oil imports.

Finally, some of Iran’s neighboring countries also benefit from the sanctions. Most significantly, due to the energy sanctions against Iran, Russia can safeguard its quasi-monopoly on Europe’s energy supply – a strategic interest held by Moscow which is unlikely to be reversed easily. To a much lesser degree but still noteworthy, Turkey – which has turned into the sole land trade corridor reaching Iran from the West – has seen its profits in its dealings with Iran risen sharply. Not surprisingly, its business press has been cheering the Iran sanctions as providing Ankara with a competitive trade advantage. Also off the radar, Qatar which in the Persian Gulf is sharing the world’s largest gas field with Iran, has been able to exploit South Pars much more rapidly than Iran given the latter’s lack of access to advanced technologies. This has resulted in a tremendous gap of revenues between the two countries of many several billion dollars.

Conclusion: Time for Abandoning Coercive Diplomacy

Ultimately, the policy of sanctions is counter-productive on multiple levels, most sensitively on diplomatic and socio-economic grounds. The sanctions – whether called “crippling” or “targeted” – disproportionately affect the civilian population. “Smart sanctions” are very much an oxymoron as “smart bombs” which allegedly function in surgical precision. And like their military counterparts, “targeted sanctions” inflict extensive “collateral damage.”

Despite the political need to seriously reconsider sanctions as a tool for a judicious and solution-oriented foreign policy, there are many political and institutional barriers to overcome before the extremely dense web of Iran sanctions can be dissolved – which remains not only a huge political challenge but also a moral one. The first step in this direction will be the sober realization among policymakers that while sanctions do have effects, these are not the ones officially proclaimed or desired – neither in socio-economic terms nor in the sphere of Realpolitik when it comes to altering Tehran’s nuclear calculation. Leaving the sanctions against Iran in place advances the specter of an Iraqization of Iran – with all its adverse effects internally (destruction of society) as well as externally (war and destabilization of an already too fragile regional balance).

To pave the way for a new chapter in Iran’s relations with the West, Rohani has already proved his wisdom by his choice of foreign minister. Mohammad-Javad Zarif, Iran’s former ambassador to the UN, has already been labeled as “Tehran’s leading connoisseur of the U.S. political elite”. All this undoubtedly presents the most suited prerequisite towards the aim of alleviating the multi-level liability that sanctions constitute. But at the end, it is the responsibility of those who have imposed the sanctions to initiate the process of their removal. The ball is now in the West’s court. It would truly be the “height of irresponsibility” if one missed this opportunity offered by the Iranian people who have already paid dearly for an utterly miscalculated transatlantic “coercive diplomacy.”

 

SOURCE

Ali Fathollah-Nejad (2013) “Fallouts of Iran Sanctions“, World Policy Journal (online), New York: World Policy Institute, 31 July;

▪ republished on Oriental Review (Moscow), 1 August;

published as “Nefarious Fallouts of Iran Sanctions” on:

Global Research, Montreal: Centre for Research on Globalization, 5 August;

Payvand Iran News, 5 August;

Iranian.com, 5 August;

Fair Observer, 9 August.

Asfar: The Middle Eastern Journal, No. 3 (August 2013).

 

MEDIA REPORTS

 

FEEDBACK

“a must-read” — Action Coalition Against Sanctions on Iran.

Les sanctions contre l’Iran : les multiples impacts néfastes

 

Le texte suivant est basé sur la présentation faite lors du colloque organisé par l’Académie de Géopolitique de Paris au Palais du Luxembourg (Sénat), Paris, le 3 juin 2013.

 

Le président élu iranien Hassan Rohani a promis d’ouvrir les relations internationales de son pays. En accord avec la volonté de la grande partie des Iraniens, le sujet des sanctions qui pèsent lourd sur la vie quotidienne sera incontournable.

Le but des sanctions est d’obliger un opposant politique à faire ce qu’il ne ferait autrement. Dans le cas des sanctions imposées à l’Iran – au sujet de ce qui est communément appelé le  « conflit nucléaire » – l’objectif annoncé était de changer le calcul nucléaire de Téhéran afin que celui-ci suspende son programme nucléaire. Et implicitement, les sanctions fonctionneraient comme une décapitation juste et éthique du mal (à entendre le régime iranien), ce qui ouvrirait le chemin de la démocratisation pour le peuple iranien – autrement dit, un tyrannicide chirurgical dans la lutte de la civilisation contre la barbarie. Mais en réalité, ce que nous observons ressemble plutôt à l’application d’une « violence structurelle » contre tout un pays et sa population.

Sur le plan politico-diplomatique

Les sanctions économiques sont l’instrument préféré de la politique étrangère occidentale. Elles sont une part intégrale de la stratégie transatlantique menée contre l’Iran, appelée la « diplomatie coercitive » en Etudes diplomatiques. Elles sont généralement présentées comme un moyen quasi-pacifique faisant intégralement partie d’une démarche purement diplomatique, seul moyen pour  éviter la guerre. Cependant, comme le cas irakien le prouve, les sanctions sont en règle générale la dernière étape avant une frappe militaire. Autrement dit, des « bombes intelligentes » succéderont aux « sanctions intelligentes ». Comme l’expert américain des sanctions, Robert A. Pape, a noté, les sanctions sont souvent un prélude à la guerre, pas une alternative.

Mis à part ce pire des scénarios, les sanctions ne facilitent guère la résolution des conflits, elles contribuent au contraire au durcissement des fronts opposés. En fait, les deux côtés voient les sanctions à partir des prismes fondamentalement différents : Pendant que l’Occident comprend les sanctions en termes de coûts et bénéfices pour le pays sanctionnés, l’Iran les regarde comme un moyen de pression illégitime contre lequel il faut résister. Cela explique pourquoi l’expansion des sanctions a été accompagnée par celle du programme nucléaire. Par exemple, en 2006 – avant le saut qualitatif des sanctions – l’Iran avait 1000 centrifuges, aujourd’hui il en a plus de dix fois plus (environ 12000). Cette réalité de la dynamique des sanctions reste largement ignorée dans les capitales occidentales.

De plus, il faut souligner que les politiques en Occident ont consacré beaucoup plus d’énergie pour trouver quelles nouvelles sanctions imposer plutôt que de consacrer du temps pour trouver une solution diplomatique.

Sur le plan socio-économique

Contrairement à ce qui est dit sur les effets des sanctions,  celles-ci  affaiblissent en réalité les couches sociales moyennes et les plus fragiles (les ouvriers, les femmes et les jeunes). Et ainsi, l’avance du pouvoir de l’Etat par rapport à la société grandit. Cela démontre que l’expectation d’un déclenchement de révoltes à cause des sanctions est plutôt chimérique que réelle. Autrement dit, un citoyen en quête de survie économique n’aura guère le luxe de s’engager dans la révolte politique. Ceci explique la renonciation ferme de la société civile iranienne face aux sanctions – largement ignorée en Occident.

En termes d’économie politique, les sanctions ont largement paralysé l’économie civile iranienne pendant que les entreprises étatiques et semi-étatiques – notamment les branches économiques des Gardiens de la Révolution – ont pu profiter en monopolisant des importations de différentes marchandises par les « canaux noirs ». En effet, ce sont ces entreprises qui ont accès aux ressources étatiques qui permettent de subvenir aux coûts croissants causés par les sanctions. Un autre phénomène est l’expansion énorme du volume des échanges bilatéraux entre l’Iran et la Chine (à présent, environ 40 milliards de dollars selon la Chambre de commerce et d’industrie irano-chinoise qui est proche du régime) – au détriment des producteurs et des emplois en Iran. Par conséquent, la présente configuration politico-économique fut cémentée au cours des sanctions.

Sur le plan géopolitique et géoéconomique

Il y a aussi une rationalité géopolitique en ce qui concerne l’imposition des sanctions : Si on ne peut pas contrôler ou exercer une influence sur un pays, on l’affaiblit – et probablement le moyen le plus efficace sera les sanctions économiques et militaires.

Aussi sur le plan géoéconomique, les sanctions sont un moyen de limiter l’influence de l’Iran. Car, il y aussi des profiteurs sur l’échelle mondiale : la Chine est une grande profiteuse. Après la retraite européenne du marché iranien effectuée sous la pression américaine (un exemple parmi d’autres et celui de PSA), l’Iran a été servi sur un plateau d’argent aux Chinois – qui en sont d’ailleurs très reconnaissants. La présence économique de la Chine en Iran est partout : de l’expansion du métro de Téhéran jusqu’aux droits d’exploitation des champs de pétrole et de gaz du golfe Persique.

En particulier, la classe technocrate iranienne – largement paralysée par les sanctions – observe cette évolution avec une grande préoccupation parce qu’une compétition saine entre différents compétiteurs étrangers manque, et d’autre part parce que le manque de hautes technologies – autrefois fournies par l’Europe – a diminué la qualité de la production intérieure est diminuée à cause du manque de haute technologie auparavant fournie par l’Europe. Tout cela a des effets négatifs (à moyen et long-terme) sur le développement économique et technologique du pays. Dans l’ensemble, tous ces dégâts peuvent difficilement être indemnisés. Par exemple, cela s’illustre par la vente du pétrole iranien à des grands clients comme la Chine ou l’Inde à travers un système de troc – de facto un programme « junk for oil ». En outre, la Chine obtient des prix extrêmement avantageux sur ses importations de pétrole iranien grâce aux sanctions imposées par les États-Unis et l’Europe. les sanctions ont provoqué l’obtention par la Chine de prix extrêmement avantageux sur ses importations de pétrole iranien.

Enfin, les pays voisins ont  des intérêts stratégiques à maintenir le régime des sanctions énergétiques contre l’Iran. Grâce à cette isolement géopolitique de l’Iran, la Russie sauvegarde son quasi-monopole sur les livraisons d’énergie vers l’Europe ; la Turquie constitue la seule route de commerce reliant l’Iran à l’Occident; et le Qatar qui partage avec l’Iran le plus grand champ gazier du monde, le South Pars dans le golfe Persique, exploite plus rapidement le gaz de ce champs commun grâce à ses technologies d’exploitation beaucoup plus avancées que celles de l’Iran (qui est dépourvu à cause des sanctions). Le résultat est un écart de revenues de plusieurs milliards de dollars entre les deux pays.

Conclusion

En fin de compte, la politique des sanctions est contre-productive à plusieurs échelles, notamment diplomatique et socio-économique. Les sanctions – qu’elles soient intitulées « paralysantes » ou « ciblées » – nuisent en fin de compte à la population. Des « sanctions ciblées » sont ainsi un oxymore comparable aux « bombes intelligentes » qui auraient prétendument ne cibler que les objectifs à détruire, au moyen de « frappes chirurgicales ». Et comme pour leurs consœurs militaires, ce sont en définitive les « dommages collatéraux » des « sanctions ciblées » qui l’emportent.

Malgré la nécessité politique d’abolir les sanctions comme instrument d’une politique étrangère judicieuse, il reste de nombreux obstacles politiques et institutionnels afin de désintégrer le réseau extrêmement dense du régime des sanctions imposé sur l’Iran – ce qui reste un énorme défi politique, mais aussi éthique. La première étape dans cette direction sera la réalisation sobre parmi les responsables politiques que les sanctions ont certes des effets, mais pas ceux annoncés, à savoir changer les calculs nucléaires de Téhéran – ni dans le domaine socio-économique ni dans la Realpolitik. Si, au contraire, le régime des sanctions contre l’Iran reste maintenu, on approchera du spectre d’une « irakisation » de l’Iran – avec tous ses effets néfastes sur les plans intérieurs (destruction de la société) et extérieurs (la guerre et la déstabilisation d’un équilibre régional déjà trop fragile).

L’attitude pragmatique de Rohani sera sans doute un atout dans l’effort d’alléger le poids énorme des sanctions. Mais en fin de compte, il faut être réaliste dans la mesure où c’est aux impositeurs de préparer cela. La balle est dans le camp de l’Occident, il ne faut pas rater cette opportunité de rapprochement apportée par le peuple iranien.

 

SOURCE

Ali Fathollah-Nejad (2013) “Les sanctions contre l’Iran : Les multiples impacts néfastes, Le Huffington Post (France, en association avec le groupe Le Monde), 21 juin ;

▪ republié sur Mondialisation.ca, Montréal : Centre de recherche sur la mondialisation, 21 juin ;

Les multiples impacts néfastes des sanctions contre l’Iran, Le Huffington Post (Québec), 21 juin ;

▪ republié par Le Grand Soir (France), 29 juin.

 

ENGLISH INFO

On 3 June, Ali Fathollah-Nejad spoke on Iran sanctions at the French Senate (organized by the Paris Academy of Geopolitics) at the first-ever expert conference on that theme to take place in Europe. His talk has been published on Le Huffington Post (France and Quebec editions).

Les sanctions relatives à la non-prolifération nucléaire

Dans le cadre de ses analyses des grandes questions géopolitiques du monde d’aujourd’hui, l’Académie de Géopolitique de Paris a organisé le lundi 03 juin 2013, un colloque sur « Les sanctions relatives à la non-prolifération nucléaire : Evaluation et appréciation des exigences et des conséquences » au Palais du Luxembourg (Sénat).Aujourd’hui, les sanctions internationales adoptées par l’ONU et les sanctions unilatérales sont décidées et appliquées de manière répétée. Ces sanctions sont progressivement devenues le seul instrument international de coercition disponible. L’un des objectifs déclarés de ces sanctions est la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. Cependant, l’impact et l’efficacité de cet instrument dans ce domaine font l’objet de discussions. Quels sont les effets de ces sanctions sur les pays concernés ? Ne relèvent-elles pas parfois d’objectifs autres que la non-prolifération ?

في سياق القضايا الجيوسياسية الكبرى التي يعيشها عالم اليوم، نظمت الأكاديمية الجيوسياسية الباريسية، في 03 جوان 2013 بقصر لوكسمبورغ (مجلس الشيوخ) ندوة تناولت فيها مسألة “العقوبات المتعلقة بمنع الانتشار النووي: تقييم وتقدير الاحتياجات و العواقب

hhhان العقوبات الدولية التي اعتمدتها الأمم المتحدة  و العقوبات من جانب واحد تطبق وتقرر بشكل متكرر اليوم حيث أصبحت تدريجيا الوسيلة الدولية الوحيدة المتاحة للإكراه. إحدى الأهداف المعلنة لهذه العقوبات هي مكافحة انتشار أسلحة الدمار الشامل. ومع ذلك، يناقش تأثير وفعالية هذه الأداة في هذا المجال. فما هي الآثار المترتبة عن العقوبات على البلدان المعنية؟ هل تخدم في بعض الأحيان أغراض أخرى غير عدم الانتشار؟

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Le colloque a été inauguré par le sénateur Aymeri de Montequiou. Il dit ne pas être convaincu que faire souffrir la population iranienne soit la solution adéquate pour répondre aux motifs affichés des sanctions, il pense au contraire que la population en sortira encore plus soudée vis-à-vis des pressions extérieures notamment sur la question du nucléaire iranien sur lequel il avait fait quelques rappels. En effet, il existe une sorte de caractère héréditaire de la maîtrise du nucléaire militaire réservée aux cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies, lesquels ayant également fixé unilatéralement les exceptions indienne, pakistanaise et israélienne. Le jeu est faussé, il y a un aspect profondément inégalitaire dans la détermination de ceux qui peuvent avoir la capacité nucléaire et ceux dont le nouveau système international a décidé qu’ils ne pourraient l’atteindre. Le sénateur pense ainsi que les sanctions internationales, non seulement renforcent la volonté majeure exprimée en interne par la population iranienne d’atteindre la puissance nucléaire mais elles consolident de plus la proximité stratégique de l’Iran vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Un changement de perspective est donc envisageable et souhaitable.

افتتحت الندوة من قبل  ايمرى دي مونتيسكيو، عضو مجلس الشيوخ بجيرس ورئيس المجموعة البرلمانية فرنسا ـ إيران. قال انه غير مقتنع بأن الإساءة للشعب الإيراني هو الحل المناسب لتلبية الأغراض المعلنة للعقوبات، وهو يعتقد انه بدلا من ذلك يتحد الشعب أكثر فأكثر في وجه الضغوط الخارجية كما حدث بخصوص القضية النووية الإيرانية التي أدلى ببعض التذكير بشأنها. في الواقع، هناك نوع من الطابع الوراثي لامتلاك الأسلحة النووية العسكرية المخصصة للأعضاء الخمسة لمجلس الأمن التابع للأمم المتحدة، التي عينت أيضا من جانب واحد، الاستثناءات الباكستانية والهندية و الإسرائيلية. اللعبة معيبة، بل هناك جانب غير عادل للغاية في تحديد الجهة التي يمكن أن تكون لها قدرات نووية وتلك التي قرر بشأنها النظام الدولي الجديد أنها لا تستطيع الوصول إليها. يعتقد المتحدث بذلك أن العقوبات الدولية لا تعزز فقط الرغبة الكبيرة التي عبر عنها داخليا الشعب الإيراني لأجل الوصول إلى الطاقة النووية ولكنها توطد أيضا قرب إيران الاستراتيجي من الصين و روسيا. تغيير المنظور هو إذن أمر ممكن ومرغوب فيه

 

Son Excellence M. Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire Général de l’ONU, en raison de son état de santé ne pouvait être présent au colloque. Toutefois, il a confié à l’un de ses collaborateurs, Maître Elie Hatem, de lire son allocution.

Son Excellence M. Boutros Boutros-Ghali, insiste sur le fait que l’objectif escompté des sanctions doit être de modifier le comportement d’un Etat ou de toute entité qui menace la paix et la sécurité internationales et non pas de les punir ou de prendre de représailles à leur encontre. Tel est d’ailleurs le fondement des dispositions de l’article 41 de la Charte des Nations unies.

Les sanctions sont en réalité un instrument contondant, selon Son excellence. Elles soulèvent la question éthique de savoir si les souffrances infligées aux groupes vulnérables dans les pays visés sont un moyen légitime d’exercer une pression sur les dirigeants politiques de ce pays. La question selon lui, est donc de savoir si ces mesures affectent ces dirigeants politiques réellement ou si elles utilisent la population civile comme otage pour contraindre ces premiers en retournant l’opinion publique contre eux. L’expérience a démontré, à ce sujet, que les sanctions ont des effets non escomptés ou inattendus dans la mesure où les Nations Unies n’ont pas nécessairement les moyens de les contrôler, ajoute-il.

Sans remettre en question la nécessité des sanctions à l’encontre de tout acte jugé comme étant internationalement illicite, Son excellence M. Boutros Boutros-Ghali souhaite que les sanctions soient adoptées par des organes judiciaires plutôt que par les instances politiques, dans un monde où devra régner et primer le DROIT sur l’opportunisme politique.

سعادة السيد بطرس بطرس غالي، أمين عام سابق للأمم المتحدة، بسبب حالته الصحية لم يتمكن من حضور المؤتمر. ومع ذلك، كلف أحد زملائه، السيد إيلي حاتم، بقراءة خطابه.

أصر سعادة السيد بطرس بطرس غالي، على انه ينبغي أن يكون الغرض المتوقع من العقوبات تغيير سلوك دولة أو أي كيان يهدد السلم والأمن الدوليين وليس معاقبتهم أو اتخاذ الانتقام منهم. وهذا هو أيضا أساس المادة 41 من ميثاق الأمم المتحدة.

العقوبات هي في الواقع اداة حادة وفقا لقوله. انها تثير مسألة أخلاقية لمعرفة ما إذا كانت المعاناة المفروضة على الفئات الضعيفة في البلدان المستهدفة هي وسيلة شرعية لممارسة الضغط على القادة السياسيين في هذا البلد. المسألة وفقه : هي ما إذا كانت هذه التدابير تؤثر فعلا على القادة السياسيين أو تستخدم الشعب المدني كرهينة لإجبار هؤلاء بتحويل الرأي العام ضدهم. و يضيف أن التجربة في هذا الصدد قد أظهرت أن العقوبات لها آثار غير مقصودة أو غير متوقعة ما دامت الأمم المتحدة لا تملك الوسائل للسيطرة عليها.

دون التشكيك في أهمية العقوبات ضد أي فعل يعتبر فعلا غير مشروع دوليا، يريد سعادة السيد بطرس بطرس غالي أن العقوبات يتم اعتمادها من قبل القضاء بدلا من السياسيين في عالم لابد ان يسوده ويسيطر فيه الحق على النفعية السياسية.

Ali Rastbeen, Président de l’Académie de Géopolitique de Paris, a pris ensuite la parole pour remercier l’ensemble des personnes qui ont assisté à ce colloque de l’Académie : des remerciements particuliers ont été adressés à Monsieur le sénateur DE MONTESQUIOU, de l’accueil chaleureux qu’il a réservé à l’Académie. Il a également adressé ses remerciements pour les  membres des corps diplomatiques présents, dont la Princesse  Ambassadrice de  Belgique,  les Excellences les ambassadeurs du Royaume du Bahreïn, du Bengladesh, de  Bolivie, de Géorgie, du  Koweït, de Moldavie, du  Togo, l’Ambassadeur et Délégué permanent d’Afghanistan auprès de l’UNESCO, les corps diplomatiques du Brésil, du Canada, de Chine, de Corée, d’Egypte, de Guatemala, d’Irak, d’Iran, du Japon, du Kazakhstan, du Mozambique ,de Tchéquie, de Tanzanie, de Roumanie, de Russie, du Soudan, du Sri Lanka, du Togo, de Turquie, et le haut représentant du Gouvernement régional du Kurdistan irakien, ainsi que le Directeur des Nations Unies, des Organisations internationales, des Droits de l’Homme et de la Francophonie.

Le président a ensuite tenu quelques mots à propos du sujet du colloque en expliquant qu’aujourd’hui, les sanctions sont utilisées de manière unilatérale et multilatérale en tant que levier de pression sur d’autres pays. Cependant, il pense que ce levier peut être utilisé parfois, abusivement au service d’intérêts politiques. Il ajoute que ces sanctions dépassant le cadre du Conseil de Sécurité des Nations unies, de manière extraterritoriale et unilatérale sur d’autres peuples. Il devient donc urgent d’examiner, selon lui, grâces aux spécialistes, les différentes dimensions politiques, économiques, juridiques et humaines des sanctions et la nécessité de trouver une solution convenable pour empêcher ce processus qui vise en réalité les populations des pays soumis aux sanctions.

Durant les dernières années, un des objectifs annoncés des sanctions a été la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Cependant, le président s’interroge si  dans le cas de l’Iran, la mise en place de vastes sanctions contre ce pays a conduit au renforcement de la non-prolifération nucléaire ou, au contraire, par ce biais, les États qui appliquent ces sanctions ne cherchent-ils pas des objectifs politiques ?

Le président souligne sa volonté de voir ce colloque insister sur le cas de l’Iran en tant qu’un des pays faisant objet de sanctions. Il a aussi émis son souhait que ces échanges et débats d’idées attirent l’attention des décideurs de la politique internationale sur la question des sanctions et qu’à la lumière du réalisme et de la compréhension des pressions exercées sur les peuples des pays soumis à ces dernières, ces décisions puissent être revues et leur portée évaluée de manière précise et conforme au droit international.

ثم أخذ بعد ذلك الكلمة السيد علي راست بين، رئيس الأكاديمية الجيوسياسية الباريسية، لتقديم الشكر لجميع الحضور في مؤتمر الأكاديمية: حيث وجه شكر خاص للسيد ايمرى دي مونتيسكيو عضو مجلس الشيوخ للترحيب الحار الذي خصصه للأكاديمية. كما أعرب عن شكره لأعضاء السلك الدبلوماسي الحاضرين، بما في ذلك الأميرة سفيرة بلجيكا، وأصحاب السعادة سفراء كل من مملكة البحرين و بنغلاديش و بوليفيا و جورجيا و الكويت و مولدوفا و توغو و السفير والمندوب الدائم لأفغانستان لدى اليونسكو، والسلك الدبلوماسي البرازيل و كندا و الصين و كوريا و مصر و غواتيمالا و العراق و إيران و اليابان و كازاخستان و الموزمبيق و جمهورية التشيك و تنزانيا و رومانيا و روسيا و السودان و سري لانكا وتوغو وتركيا والممثل السامي لحكومة إقليم كردستان ومدير الأمم المتحدة والمنظمات الدولية لحقوق الإنسان والفرانكوفونية.

 

ادلى الرئيس بعد ذلك ببضع كلمات حول موضوع المؤتمر موضحا أن العقوبات تستخدم اليوم بطريقة احادية الجانب ومتعددة الأطراف كوسيلة للضغط على بلدان أخرى. ومع ذلك، فهو يعتقد أن هذه الوسيلة يمكن أن يساء استخدامها في بعض الأحيان لخدمة مصالح سياسية. ويضيف أن هذه العقوبات تتجاوز طاقم مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة، بطريقة خارج الحدود الإقليمية و احادية الجانب وذلك على شعوب أخرى. وقال انه أصبح من العاجل النظر فيها ، بفضل الخبراء، مختلف الأبعاد السياسية والاقتصادية والقانونية والإنسانية للعقوبات وضرورة إيجاد حل مناسب لمنع هذه العملية التي تستهدف في الواقع شعوب البلدان الخاضعة للعقوبات .

في السنوات الأخيرة، كانت واحدة من الأهداف المعلنة للعقوبات هي مكافحة انتشار الأسلحة النووية. ومع ذلك، يتساءل الرئيس إذا ما كان في حالة إيران، إنشاء عقوبات واسعة ضد هذا البلد قد أدى الى تعزيز عدم الانتشار النووي أو، على العكس، من خلال ذلك، فإن الدول التي تطبق هذه العقوبات لا يستهدف أغراض سياسية؟

اعلن الرئيس رغبته في ان يركز المؤتمر على القضية الإيرانية كواحدة من الدول الخاضعة للعقوبات. كما أعرب عن أمله في أن يجذب هذا التبادل للأفكار والمناقشات انتباه واضعي السياسات الدولية بشأن قضية العقوبات في ضوء الواقعية وفهم الضغوط على التي تمارس على شعوب البلدان الخاضعة للعقوبات ، استعراض يمكن تقييم هذه القرارات و نتائجها بدقة وبطريقة تتناسق مع القانون الدولي.

Le colloque a été organisé sous forme de deux tables rondes.

وقد نظمت الندوة في شكل مائدتين مستديرتين

La première a été présidée par son Excellence M. Pierre La France, ancien ambassadeur de France en Iran et représentant des Nations Unies en Afghanistan.

الأولى ترأسها سعادة السيد بيير لافرانس، سفير سابق لفرنسا في إيران وممثل الامم المتحدة في افغانستان

Son excellence a tout de suite donné la parole au premier intervenant de la première table ronde, son Excellence M. François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran qui a choisi de traiter le thème: y a-t-il un bon usage des sanctions ?

S.E.M. Nicoulaud pense que la tournure prise par le cas iranien amène à s’interroger une fois de plus sur l’usage des sanctions. Elles ont traditionnellement mauvaise presse en France, où elles sont considérées comme dangereuses, coûteuses, inefficaces. La réalité est plus nuancée, selon l’intervenant. De fait, la cinquième République a eu régulièrement recours aux sanctions, avec un certain nombre de succès. Mais les États-Unis sont sans aucun doute le pays qui a le plus souvent utilisé cet instrument de politique extérieure, ajoute-il. Et, avec la fin de la Guerre froide, il été plus aisé d’avoir recours aux sanctions multilatérales, bénéficiant de la légitimité du Conseil de sécurité. L’ancien ambassadeur de France en Iran déduit de l’histoire des sanctions les conditions favorables au succès. Les sanctions sont par exemple d’autant plus efficaces que leur cible est faible, qu’elle est proche politiquement et culturellement du sanctionneur, et que son système politique est pluraliste. Il ajoute que leurs chances de succès augmentent aussi lorsque leur but est circonscrit et qu’une issue claire est offerte au pays sanctionné. Or ce type d’évaluation est rarement fait au départ d’une politique de sanctions, d’où les fuites en avant et les déboires spectaculaires que retiennent les opinions. Mais quelles que soient les critiques, selon l’Ambassadeur, les sanctions resteront un élément important de l’action internationale, dans une échelle de moyens allant de la production de normes – travail de la diplomatie multilatérale – à l’usage ouvert de la force : travail des armées.

أعطى سعادة السفير لافرانس فورا الكلمة للمتكلم الأول للمائدة المستديرة الأولى، سعادة السيد فرانسوا نيكولو، سفير سابق لفرنسا في إيران، اختار علاج موضوع “هل هناك استخدام حسن للعقوبات؟

يعتقد صاحب السعادة السفير ان الشكل الذي اتخذته الحالة الإيرانية يثير التساؤلات مرة أخرى حول استخدام العقوبات التي لديها تقليديا سمعة سيئة في فرنسا، حيث تعتبر خطيرة ومكلفة وغير فعالة. فالواقع هو أكثر دقة من ذلك، وفقا للمتحدث. في الواقع، استخدمت الجمهورية الخامسة العقوبات بطريقة دورية، مع عدد من النجاحات. لكنه أضاف أن الولايات المتحدة هي بلا شك البلد الأكثر استخداما لهذه الأداة في السياسة الخارجية. ومع نهاية الحرب الباردة، كان من الأسهل استخدام العقوبات المتعددة الأطراف، المتمتعة بشرعية مجلس الأمن.

و هكذا استخلص سفير فرنسا الأسبق في إيران من تاريخ العقوبات الشروط المساعدة في نجاحها. العقوبات هي على سبيل المثال أكثر فعالية إذا كان هدفها منخفض، و كانت قريبة سياسيا وثقافيا من المعتدي ونظامها السياسي يمتاز بالتعددية. ويضيف أن فرص نجاحها تزيد أيضا عندما يكون غرضها محدود و إذا ما تم تقديم حل واضح للبلدان الخاضعة للعقوبات ولكن هذا النوع من التقييم هو نادرا ما يجرى في بداية سياسة العقوبات، و منه التسربات والنكسات المدهشة التي تعتنقها الآراء. ولكن مهما كانت الانتقادات، لا تزال العقوبات عنصرا هاما من العمل الدولي في سلم الوسائل الذي يبدأ من إنتاج المعايير – عمل الدبلوماسية المتعددة الأطراف – الى الاستخدام المفتوح للقوة : عمل الجيوش

Le deuxième intervenant, Thierry Coville, Professeur d’Économie à Négocia a choisi de traiterdes sanctions de l’UE contre le système financier iranien : quelles en sont les bases légales. Afin de faire pression sur l’Iran dans le cadre de son programme nucléaire, l’UE a pris un certain nombre de mesures visant les banques commerciales publiques iraniennes qui sont plus sévères de celles prises par les UN et qui se rapprochent de plus en plus des sanctions financière américaines, a fait observé Thierry Coville. En effet, il a rappelé qu’en juin 2008, le conseil européen a gelé tous les fonds et ressources économiques détenues ou contrôlées par des compagnies iraniennes sur les territoires de l’UE. En plus de ces sanctions ciblées, il ajoute que l’UE a mis en place des sanctions a application plus générale. Depuis octobre 2010 une régulation sur presque tous les transferts de fonds de plus de 10 000 euros en provenance ou vers une personne ou une entité  iranienne doivent être soumis à des mesures de notification et d’autorisation, les banques de l’UE ont l’interdiction d’avoir une relation de correspondance avec les banques iraniennes. En décembre 2012 tous les transferts de fonds entre les banques européennes et les banques iraniennes ont été interdits. En principe, il y a des exceptions, concernant la santé et l’alimentaire mais elles ne sont pas valides car très compliquées pour les banques européennes de faire des transactions avec l’Iran, selon lui. Le professeur Coville s’est  néanmoins interrogé sur la base légale de ces sanctions générales, notamment l’interdiction des transferts de fonds. Il s’appuie à ce propos, sur un certain nombre de décisions de justice qui viennent d’être rendues au Royaume-Uni. Or, il annonce que les sanctions ont été mises en difficulté pour justifier de la notion de lien direct nécessaire avec les autorités nucléaires iraniennes, notamment le recours à l’argument “secret défense”, qui ne correspond pas selon l’orateur, au principe démocratique.

 

اختار المتحدث الثاني، تييري كوفيل، أستاذ الاقتصاد في نيغوسيا، تناول عقوبات الاتحاد الأوروبي ضد النظام المالي الإيراني: ما هي الأسس القانونية. و يلاحظ انه للضغط على إيران في إطار برنامجها النووي، اتخذ الاتحاد الأوروبي عددا من التدابير تستهدف البنوك التجارية الإيرانية المملوكة من الدولة، و هي أكثر صرامة من تلك التي اعتمدتها الأمم المتحدة و تقترب أكثر فأكثر من العقوبات المالية الأمريكية. في الواقع، أشار إلى أنه في جوان يونيو 2008 جمد المجلس الأوروبي جميع الأموال والموارد الاقتصادية التي تمتلكها أو تسيطر عليها شركات إيرانية على أراضي الاتحاد الأوروبي.

و بالإضافة إلى هذه العقوبات المستهدفة، يضيف أن الاتحاد الأوروبي قد وضع عقوبات أكثر عمومية. منذ أكتوبر 2010 تم تنظيم تقريبا جميع التحويلات المالية التي يتعدى مبلغها 000 10 اورو من أو إلى شخص أو كيان إيراني حيث لا بد أن تخضع هذه الأموال إلى إجراءات الإخطار والإذن، و يمنع على بنوك الاتحاد الأوروبي أن يكون لها علاقة مراسلة مع البنوك الإيرانية. في ديسمبر 2012 تم منع جميع عمليات نقل الأموال بين البنوك الأوروبية والمصارف الإيرانية. وقال انه من حيث المبدأ، هناك استثناءات  فيما يتعلق بالصحة والغذاء، ولكنها ليست صالحة لأنه معقد للغاية بالنسبة للبنوك الأوروبية التعامل مع إيران. و بذلك يتساءل البروفيسور كوفيل عن القاعدة القانونية لهذه العقوبات الشاملة، بما في ذلك فرض حظر على التحويلات المالية. استند في هذا الصدد، على عدد من قرارات المحاكم في المملكة المتحدة. حيث أعلن أن العقوبات وضعت في موقف صعب فيما يتعلق بتبرير مفهوم الصلة المباشرة اللازمة مع السلطات النووية الإيرانية، بما في ذلك استخدام حجة “السر الدفاعي” التي لا تتوافق وفقا للمتكلم، ومبدأ الديمقراطية.

Le troisième intervenant, Maître Elie Hatem, avocat, et Professeur à la Faculté Libre de Droit, d’Économie et de Gestion de Paris a parlé des sanctions extraterritoriales et indépendance politique des pays tiers.

Maître Hatem a  mis l’accent sur le terme de « la souveraineté » qui est selon lui, l’expression juridique de l’indépendance des Etats. Elle s’exprime par leur droit inaliénable de s’organiser au niveau interne et d’adopter ainsi leur réglementation librement, par la voie de leurs appareils législatifs ou gouvernementaux (s’agissant des règlements, par exemple, en France). Les sanctions extra-territoriales sont, d’après Monsieur Hatem, des mesures prises par un ou plusieurs Etats, applicables aux acteurs publics ou privés des pays tiers, portant atteinte à leur souveraineté et au principe de la non intervention dans les affaires internes des pays. L’orateur pense que ces mesures sont non seulement illicites car portant atteinte au jus cogens, mais elles traduisent le désordre qui règne dans la société internationale.

تكلم المتحدث الثالث، السيد إيلي حاتم، وهو محام وأستاذ في الكلية الحرة للقانون و الاقتصاد والإدارة بباريس، عن العقوبات المتجاوزة الحدود الإقليمية والاستقلال السياسي للدول

ركز السيد ايلي حاتم على مصطلح “السيادة” الذي قال انه هو التعبير القانوني عن استقلال الدول. وما يعبر عنها هو حقهم غير القابل للتصرف في تنظيم أنفسهم داخليا، وبالتالي اعتماد قواعد بكل حرية من خلال أجهزة تشريعية أو حكومية خاصة بهم (في حالة الأنظمة، على سبيل المثال، بفرنسا). العقوبات خارج الإقليم، وفقا للسيد حاتم، هي تدابير متخذة من جانب دولة واحدة أو أكثر، تطبّق على العاملين في القطاعين العام والخاص في دول أخرى، وهي تمس بالسيادة و بمبدأ عدم التدخل في الشؤون الداخلية للدول. وقال المتحدث انه يعتقد أن هذه الإجراءات ليست فقط غير قانونية بسبب انتهاك القواعد الآمرة، لكنها تعكس اضطراب يعم المجتمع الدولي.

L’intervenant suivant, monsieur Pierre-Emmanuel Dupont, juriste et consultant en droit international public et chargé de cours à la Faculté Libre de Droit, d’Économie et de Gestion de Paris a abordé Le rôle des sanctions dans la mise en oeuvre du régime de non-prolifération nucléaire.

Cette intervention a eu pour objet d’examiner certaines questions juridiques que posent les mesures (ou sanctions) unilatérales prises à l’encontre de certains Etats ou entités. Par mesures unilatérales, on entend des mesures distinctes de celles prises par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans le cadre du système dit de sécurité collective de la Charte des Nations Unies. L’un des cas les plus récents, explique monsieur Dupont, est celui des mesures prises à l’encontre de l’Iran par l’Union européenne et ses Etats membres dans le courant de l’année 2012, visant à amener l’Iran à renoncer à un certain nombre d’activités de son programme nucléaire, et qui comportent un embargo étendu sur les importations de pétrole et de gaz iranien (entré en vigueur le 1erjuillet 2012), et le gel des avoirs de la Banque centrale iranienne. Ces mesures, du point de vue du droit international, posent d’abord le problème de leur qualification juridique, dont dépend le régime juridique qui leur est applicable. L’auteur estime que les mesures en question peuvent être qualifiées de contre-mesures. Dès lors, il s’interroge sur le fait de savoir si, en décidant de mettre en œuvre les mesures en question, l’UE et ses Etats membres ont respecté les conditions – tant procédurales que substantielles – du recours aux contre-mesures, telles qu’elles sont précisées dans les Articles sur la responsabilité de l’Etat pour fait internationalement illicite adoptés en 2001 par la Commission du droit international des Nations Unies.

اختار المتكلم التالي، السيد بيير ايمانويل دوبون، محام ومستشار في القانون الدولي العام ومحاضر في الكلية الحرة للقانون و الاقتصاد والإدارة بباريس موضوع دور العقوبات في تنفيذ خطة عدم الانتشار النووي.

درست هذه المداخلة بعض المسائل القانونية التي تطرحها هذه التدابير (العقوبات) من جانب واحد و المتخذة ضد دول أو كيانات معينة. التدابير من جانب واحد هي تدابير منفصلة من تلك التي اتخذها مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة في إطار ما يسمى بجهاز الأمن الجماعي لميثاق الأمم المتحدة. ومن بين الحالات الأخيرة، يقول السيد دوبون، هي التدابير المتخذة ضد إيران من قبل الاتحاد الأوروبي والدول الأعضاء فيه في سياق عام 2012، لإقناع إيران في التخلي عن عدد من الأنشطة في برنامجها النووي، والذي يتضمن الحظر الواسع على واردات النفط والغاز الإيرانيين (دخلت حيز التنفيذ في 1 جويلية يوليو 2012) وتجميد أصول البنك المركزي الإيراني. تطرح هذه التدابير، من حيث القانون الدولي، أولا مشكلة وضعها القانوني الذي يتوقف عليه النظام القانوني المطبق عليها. ويرى المؤلف أن هذه التدابير يمكن وصفها بأنها تدابير مضادة. ولذلك، تساءل عن حقيقة ما إذا كان، في اتخاذ قرار تنفيذ هذا النوع من التدابير، قد امتثل فيه الاتحاد الأوروبي والدول الأعضاء للشروط – الإجرائية والموضوعية على حد سواء – لاستخدام التدابير المضادة، مثل ما تم تحديدها في البنود المتعلقة بمسؤولية الدول عن الأفعال غير المشروعة دوليا والمعتمدة في عام 2001 من قبل لجنة القانون الدولي التابعة للأمم المتحدة

 

Le cinquième intervenant, Ali Fathollah-Nejad, chercheur en relations internationales à l’Université de Londres, a analysé les raisons politiques des sanctions.

Sa présentation contraste les motivations prononcées des sanctions imposées contre l’Iran avec les effets observables. Les sanctions économiques sont l’un des instruments préférés de la politique étrangère occidentale. Elles sont généralement présentées comme un moyen diplomatique quasi-pacifique approprié à éviter la guerre d’après le chercheur. Ce dernier donne un l’exemple du cas irakien qui prouve que le problème général reste que les sanctions sont souvent la dernière étape avant une frappe militaire. Autrement dit, des « bombes intelligentes » succèderont aux « sanctions intelligents ».

Selon l’intervenant, les sanctions ne facilitent guère la résolution de conflits, mais contribuent au durcissement des fronts opposants. En fait, les deux côtés voient les sanctions à travers de prismes fondamentalement différents : Pendant que l’Occident comprend les sanctions selon une logique des coûts et bénéfices pour le pays sanctionné, l’Iran les regarde comme un moyen de pression illégitime contre lequel il faut résister. En outre, il y a une affirmation répandue selon laquelle il existe une relation positive entre sanctions et démocratisation. Mais en vérité, en affaiblissant les couches sociales moyennes, l’avance de pouvoir de l’Etat par rapport à la société civile grandit. Cela montre que l’expectation d’un déclenchement de révoltes à cause des sanctions est plutôt chimérique que réelle. Monsieur Fathollah-Nejad conclut que la politique des sanctions est contreproductive à plusieurs échelles (diplomatique et socio-économique). Malgré la nécessité politique d’abolir les sanctions comme instrument d’une politique étrangère judicieux, il reste de nombreux obstacles politiques et institutionnels afin de désintégrer le réseau extrêmement dense du régime des sanctions imposé à l’Iran.

حلل المتكلم الخامس، علي فتح الله نجاد، وهو باحث في العلاقات الدولية في جامعة لندن، الأسباب السياسية للعقوبات

تعرض مساهمته الدوافع المعلنة للعقوبات المفروضة ضد إيران مع تأثيراتها الملحوظة. حيث أن العقوبات الاقتصادية هي واحدة من الأدوات المفضلة للسياسة الخارجية الغربية. وعادة ما يتم تقديمها كأداة دبلوماسية سلمية تقريبا و مناسبة لتجنب الحرب حسب قول الباحث مذكرا بالمثال العراقي الذي يظهر أن المشكلة العامة هي أن العقوبات غالبا ما تكون الخطوة الأخيرة قبل توجيه ضربة عسكرية. وبعبارة أخرى، سوف تعوض “العقوبات الذكية” ب”القنابل الذكية”.

ووفقا للمتحدث، فإن العقوبات لا تسهل حل النزاعات على الإطلاق، بل تساهم في تصلب الجبهات المعارضة. في الواقع، يرى كلا الجانبين العقوبات من خلال زوايا مختلفة جوهريا: في حين يرى الغرب العقوبات من منطق التكاليف والفوائد التي تعود على البلد الخاضع لها، تبدو لإيران وكأنها وسيلة غير شرعية للضغط و لا بد من مقاومتها. وبالإضافة إلى ذلك، هناك تأكيد منتشر أن هناك علاقة إيجابية بين العقوبات والديمقراطية. ولكن في الحقيقة، بإضعاف الطبقات الاجتماعية الوسطى، ينمو تقدم سلطة الدولة على المجتمع المدني.

هذا يدل على أن توقع اندلاع أعمال الشغب بسبب العقوبات هو خيالي وليس حقيقي. يخلص السيد فتح الله إلى أن سياسة العقوبات تأتي بنتائج عكسية على مستويات متعددة (دبلوماسية واجتماعية واقتصادية). وعلى الرغم من الحاجة السياسية لإلغاء العقوبات كأداة حكيمة للسياسة الخارجية ، هناك العديد من العوائق السياسية والمؤسسية لتفكيك شبكة كثيفة للغاية من العقوبات المفروضة على إيران

L’intervention de Matthew Happold, Professeur en Droit International Public à l’Université du Luxembourg, traite des exigences humanitaires relatives à la mise en place des sanctions

Par opposition aux sanctions globales, les sanctions ciblées ou « smart sanctions » devraient être imposées pour éviter de nuire aux innocents, dans une perspective humanitaire nous explique l’intervenant. Mais d’un autre côté, il y avait une croyance selon laquelle des sanctions globales n’étaient pas très efficaces : on jugeait qu’elles nuisaient aux innocents, mais que de leur côté, les responsables étaient épargnés puisqu’en vertu de leurs positions, ils parvenaient à échapper à ces sanctions. L’idée était donc double selon monsieur Happold: éviter les dommages collatéraux tout en frappant fort ceux dont le comportement était à l’origine de situation entraînant les sanctions.
Le professeur Happold reproche toutefois que l’expression « sanctions ciblées » ne soit pas elle-même particulièrement bien précise. Elle semble d’une part se référer à des sanctions qui ciblent des personnes précises, en particulier avec le gel de leurs avoirs financiers et l’édiction d’interdictions de voyager. Mais on l’utilise aussi dans des situations où interviennent en réalité des sanctions sectorielles dans lesquelles des formes particulières d’importation ou d’exportation sont interdites. Il prend un exemple de la première situation qui est celle de l’embargo sur les armes.

يتناول البروفيسور ماثيو هابولد ، أستاذ في القانون الدولي العام في جامعة لوكسمبورغ، الشروط الإنسانية لتنفيذ العقوبات

يفسر هابولد انه على عكس العقوبات الواسعة النطاق أو الشاملة، ينبغي أن تفرض العقوبات الموجهة أو “العقوبات الذكية” لتجنب إيذاء الأبرياء من منظور إنساني. ولكن من ناحية أخرى، كان هناك اعتقاد بأن العقوبات الشاملة لم تكن فعالة جدا: كان يعتقد أنها تضر الأبرياء، ولكن من ناحية أخرى، لا يتأثر بها المسؤولون بما أنه بفضل مكانتهم يستطيعون الهروب من هذه العقوبات. كان للفكرة شقان وفقا للسيد هابولد: تجنب الأضرار الجانبية مع ضرب قوي لأولئك الذين كان  سلوكهم في أصل حالة تؤدي إلى فرض العقوبات

يلوم الأستاذ هابولد مع ذلك،  أن مصطلح “العقوبات الموجهة” غير دقيق للغاية. حيث يبدو من ناحية أنه يشير إلى عقوبات تستهدف أفراد معينين، ولا سيما بتجميد أصولهم المالية ومنعهم من السفر. ولكن يستخدم أيضا في حالات تنطوي على عقوبات قطاعية أين تكون فيها أشكال معينة من الاستيراد أو التصدير محظور. يستند هابولد على مثال من الحالة الأولى المتمثلة في الحظر المفروض على الأسلحة

La deuxième table ronde sur les conséquences et perspectives des sanctions a été présidée par le Recteur Armel Pécheul, Professeur agrégé des Facultés de Droit.

ترأس رئيس الجامعة أرميل بيشول، أستاذ مشارك في كلية الحقوق، المائدة المستديرة الثانية حول آفاق وعواقب العقوبات

Le premier intervenant, son excellence Jean-Pierre Vettovaglia, Ancien ambassadeur de Suisse en France et professeur des universités aborde l’impact et l’efficacité des sanctions

La contribution de l’Ambassadeur Vettovaglia est essentiellement consacrée à l’étude de l’impact et de l’efficacité des sanctions en général et  dans le domaine de la prolifération nucléaire en particulier. Ses considérations s’inspirent des travaux récents du “Targeted Sanctions Consortium” mis au point sous la direction du Professeur Thomas Biersteker du Geneva Institute. Elle a cherché à démontrer la relative inefficacité des sanctions, également en matière de non-prolifération, même si le TNP reste l’un des traités internationaux les plus respectés qui soit dans le domaine du droit international public.

Sa contribution a souligné le fait que les preneurs de sanctions se soucient assez peu de leur impact et de leur efficacité. L’addition de sanctions onusiennes et d’autres unilatérales et multilatérales rend l’ensemble peu lisible et de moins en moins légitime pour ne rien dire de sa  légalité. Ceci n’empêche pas les protestations de bonne foi qui masquent les véritables conséquences socio-économiques et politiques de sanctions que l’on voudrait dorénavant exclusivement ciblées. Les objectifs de non-prolifération en cachent d’autres plus prosaïques. Il est probable que l’évolution du système onusien et le passage à un monde redevenu multipolaire rendent de plus en plus difficile l’application de sanctions coercitives multilatérales  dans le domaine de la non-prolifération. De même, l’interprétation que font les puissances occidentales des articles III et IV du TNP dans le cas de l’Iran risque de devenir plus difficile à soutenir à l’avenir.

تناول أول المتحدثين، جان بييرفيتوفاجليا ، سفير سابق لسويسرا في فرنسا وأستاذ في الجامعة، تأثير وفعالية العقوبات

خصص إسهام السفير فيتوفاجليا، أساسا لدراسة تأثير وفعالية العقوبات بصفة عامة وفي مجال الانتشار النووي على وجه الخصوص. وتستند اعتباراته على الأعمال الأخيرة ل “كونسورتيوم العقوبات المستهدفة” الذي وضع تحت إشراف البروفيسور توماس بيرستيكر بمعهد جنيف. سعى هذا الاخير لإثبات عدم الفعالية النسبية للعقوبات و حتى في ما يخص حظر الانتشار على الرغم من أن معاهدة حظر الانتشار النووي لا تزال واحدة من أكثر المعاهدات الدولية المحترمة في مجال القانون الدولي العام.

وقد أكدت مساهمته أن واضعي العقوبات لا يقلقون كثيرا من أثرها وفعاليتها. وبإضافة عقوبات الامم المتحدة و اخرى احادية الجانب ومتعددة الأطراف اصبح الكل غير واضح جيدا وأقل شرعية شيء فشيء. و يضيف ان هذا لا يمنع الاحتجاجات الحسنة النية التي تحجب العقوبات الاجتماعية والاقتصادية والسياسية الحقيقية التي يراد الآن استهدافها حصرا حيث تخفي أهداف عدم الانتشار اهداف أخرى أكثر إحراجا. فمن المرجح ان تطوير منظومة الأمم المتحدة والانتقال إلى عالم اصبح متعدد الأقطاب جعل من الصعب اكثر فأكثر تطبيق عقوبات قسرية متعددة الأطراف في مجال عدم الانتشار. وبالمثل، يستطيع أن يصبح تفسير القوى الغربية للمادتين الثالثة والرابعة من معاهدة حظر الانتشار النووي بخصوص إيران أكثر صعوبة لقبوله في المستقبل.

Le deuxième intervenant, monsieur Alexander Orakhelashvili, Maître de conférence à la Faculté de droit à l’Université Birmingham a intitulé son intervention l’Implication des sanctions unilatérales sur le système de sécurité collective de l’ONU.

La présentation du Docteur Orakhelashvili a mis l’accent sur les sanctions de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union Européenne contre l’Iran et la Syrie, en termes d’impact sur le mécanisme de sécurité collective de l’ONU. Les sanctions contre l’Iran et la Syrie soulèvent, selon l’orateur, des questions quant à la relation entre les contre-mesures dans le cadre du droit de la responsabilité de l’État et des sanctions comme des mesures de sécurité collective. La présentation de Monsieur Orakhelashvili a mis en évidence ce que chacun de ces types de mesures peut légalement réaliser et l’impact qu’ils peuvent avoir légalement. Cette question se pose au regard du risque du double emploi des efforts de sécurité collective entre l’ONU et l’UE, qui est monté avec des risques d’entrave à l’efficacité des sanctions en infligeant des dégâts sur les populations de l’État ciblé, sans aucune justification adéquate.

عنون المتحدث الثاني، السيد الكسندر أراكشفيلي، محاضر في كلية الحقوق في جامعة برمنغهام، خطابه عواقب العقوبات الاحادية الجانب على نظام الأمن الجماعي للأمم المتحدة.

ركز عرض الدكتور أراكشفيلي على عقوبات الأمم المتحدة والاتحاد الأوروبي ضد إيران و سوريا، من حيث التأثير على آلية الأمن الجماعي للأمم المتحدة. تثير العقوبات ضد ايران و سوريا، وفقا للمتحدث، تساؤلات حول العلاقة بين -التدابير المضادة- بموجب قانون مسؤولية الدولة والعقوبات كتدابير للأمن الجماعي.

أبرزت مداخلة السيد أراكشفيلي ما يمكن أن تؤدى كل هذه الأنواع من التدابير وتأثيرها من الناحية القانونية. هذا السؤال يطرح نفسه في ما يتعلق بخطر ازدواجية جهود الأمن الجماعي بين الأمم المتحدة والاتحاد الأوروبي، والذي يحمل خطر عرقلة فعالية العقوبات عندما يلحق الضرر بشعوب الدول المستهدفة، دون مبرر كاف.

 

L’intervention du Professeur François Géré, Président fondateur de l’Institut français d’analyse stratégique examine le rôle des sanctions dans l’application du régime de la Non Prolifération Nucléaire.

Embargo et sanctions constituent une ancienne stratégie classique où le facteur TEMPS est essentiel. Or, dans le cas de l’Iran Monsieur Géré pense qu’il existe aussi un jeu fondamental avec le facteur temps : la progression du programme nucléaire de l’Iran et la proximité croissante de la disponibilité des matières pouvant servir à des fins militaires. On ne cesse de lire que l’Iran cherche à gagner du temps. Que les adversaires comptent sur les effets des sanctions sur la durée.

Le Professeur Géré souligne que du fait des sanctions et des difficultés bancaires qui en résultent l’Iran perd de l’argent sur les revenus des hydro carbures et doit vendre moins cher. Téhéran doit allonger les délais de paiement. Il existe désormais des accords de « troc » très compliqués par exemple avec l’Inde : hydrocarbures contre blé. Mais la hausse du prix des hydrocarbures depuis 2004 permet au gouvernement iranien de maintenir les revenus sensiblement au même niveau alors que les ventes ont baissé d’environ 25%.

Même si une majorité de pays acceptent de se soumettre (partiellement) aux injonctions des Etats-Unis (Japon, Corée du Sud…), Téhéran trouve encore de nombreux soutiens en Chine, en Inde…

Le paradoxe des sanctions est qu’elles mettent en évidence la dépendance de l’économie Iranienne  à l’égard  des hydrocarbures et fournit un argument en faveur du développement l’industrie nucléaire !

تدرس مداخلة الأستاذ فرانسوا جيري، رئيس و مؤسس المعهد الفرنسي للتحليل الإستراتيجي دور العقوبات في تطبيق مخطط عدم انتشار الأسلحة النووية.

يشكل الحصار والعقوبات استراتيجية كلاسيكية قديمة حيث يعتبر فيه الوقت عامل جوهري. ومع ذلك، في حالة إيران يعتقد السيد جيري أن هناك أيضا لعبة أساسية مع عامل الوقت: تقدم البرنامج النووي لإيران والقرب المتزايد لتوافر المواد التي يمكن استخدامها لأغراض عسكرية. حيث وجد السيد جيري العديد من القراءات التي ترى أن إيران تسعى لتوفير الوقت و أن المعارضين يعتمدون على آثار العقوبات على الزمن.

أكد الأستاذ جيري أن إيران بسبب العقوبات والصعوبات المصرفية الناتجة يفقد الكثير من المال على مدخولات الهيدروكربونات و لا بد ان يبيع بسعر منخفض. كما لا بد على طهران تمديد مواعيد الدفع. هناك الآن اتفاقات “مقايضة” معقدة جدا مع الهند مثلا : الهيدروكربونات ضد القمح. و لكن يسمح ارتفاع أسعار النفط منذ عام 2004 للحكومة الإيرانية بالمحافظة على عائدات في نفس المستوى تقريبا مع تراجع المبيعات بحوالي نسبة 25٪

على الرغم من أن معظم البلدان توافق على الخضوع (جزئيا) الى أوامر من الولايات المتحدة (اليابان، كوريا الجنوبية …)، لا يزال العديد من مؤيدي طهران في الصين والهند

التناقض الذي تسببه العقوبات يتمثل في انها تسلط الضوء على اعتماد الاقتصاد الايراني على النفط وتوفر حجة في صالح تطوير الصناعة النووية

La quatrième intervention, celle de l’Amiral Jean Dufourcq, Rédacteur en chef de la revue Défense nationale, directeur de recherche à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, s’intitule les effets géostratégiques des sanctions.

Selon l’Amiral Jean Dufourcq, il apparaît de plus en plus fortement que le mécanisme des sanctions internationales contre l’Iran fragilise le système international dans son ensemble. Loin d’accentuer une fracture entre la population et le régime, elles renforcent celui-ci et met à mal les stratégies de puissance des pays émergents et des BRIC qui ne se satisfont pas du statu quo voulu par les Occidentaux au détriment de leur dynamisme stratégique. Trois aspects fondamentaux sont à retenir du point de vue de l’Amiral:

– Le jeu apparaît fortement biaisé et ne correspond pas à une volonté authentique de négociation à partir d’une contrainte raisonnable ;

– la pression collective est une stratégie qui peut être contournée par la cible dans le contexte actuel de diversification des soutiens à l’Iran et de l’unilatéralisme américain ;

– les sanctions contre l’Iran telles qu’elles sont appliquées posent un réel problème de gouvernance du système international.

Appeler de ses vœux une nouvelle façon de négocier est d’autant plus réaliste et envisageable, que le régime iranien semble aujourd’hui disposé à ce que j’appellerais une coopération froide minimale avec l’ensemble des négociateurs.

المداخلة الرابعة، القاها الأميرال جان دوفورك، رئيس تحرير مجلة الدفاع الوطني و مدير البحوث في معهد للبحوث الاستراتيجية للمدرسة العسكرية،  بعنوان الآثار الجيواستراتيجية للعقوبات

وفقا للأدميرال دوفورك، يبدو أن آلية العقوبات الدولية ضد إيران تضعف النظام الدولي ككل أكثر فأكثر. فإنها بعيدا عن تعزيز الفجوة بين الشعب و النظام، تعزز النظام وتضعف استراتيجيات القوة للبلدان الناشئة ودول بريك (البرازيل و روسيا و الهند و الصين) الذين يبدون خيبتهم بخصوص الوضع الراهن الذي يسعى إليه الغرب على حساب ديناميكيهم الإستراتيجية . ثلاثة جوانب أساسية هي ذات الصلة من وجهة نظر الأميرال:

– تبدو اللعبة متحيزة بقوة ولا تعكس رغبة حقيقية في التفاوض انطلاقا من قيود معقولة؛

– الضغط الجماعي هي استراتيجية  يمكن تفاديها بواسطة الاستهداف في السياق الحالي المتميز بتنويع الدعم لإيران و بأحادية الولايات المتحدة ؛

– العقوبات ضد إيران كما هي مطبقة تطرح مشكلة حقيقية للحكم في النظام الدولي

– دعوة للترحيب بوسيلة جديدة من التفاوض هي أكثر واقعية وقابلة للتنفيذ، خاصة وأن النظام الإيراني يبدو الآن على استعداد لما يمكن أن يسميه تعاونا باردا أدنى مع كل المفاوضين

Le cinquième intervenant, Ali Reza Jalali,Chercheur de droit constitutionnel Eurasie et Centre d’étude méditerranée en Italie aborde les sanctions et l’origine des changements sociaux des pays ciblés : le cas iranien.


C
ompte tenu de l’importance du pétrole dans l’économie de l’Iran, Ali Reza Jalali pense que les sanctions ont un effet négatif sur le pays, surtout sur le court terme. Le principal effet est la dévaluation de la monnaie locale, puis la forte hausse de l’inflation, actuellement autour de 30%. Cela s’est traduit selon l’orateur, par une hausse des prix, qui a causé beaucoup de problèmes, en particulier pour les classes moyennes et pauvres et pour les employés iraniens, mais a profité aux familles les plus riches et certains cercles de la classe moyenne, grâce à la spéculation financière.

En fait, l’Iran, explique Reza Jalali, ne peut effectuer des transactions bancaires internationales, ou même s’il peut le faire, c’est dans de très mauvaises et difficile conditions. Les sanctions ne sont pas en train d’«enseigner» quelque chose, mais poussent des politiques à promouvoir l’autosuffisance dans le secteur de l’énergie. Sans le secteur pétrolier, l’Iran perd sa principale source de revenus du pays. D’un autre côté, Téhéran est contraint de chercher une alternative au pétrole et l’énergie nucléaire afin de survivre, il est donc candidat historique. Le peuple iranien alors, malgré les difficultés en matière de sanctions, comprend l’irrationalité de ces dernières, ajoute-il, ce qui a provoqué un sentiment d’injustice généralisée, mais elle a entraîné une augmentation de la haine contre les arrogantes puissances internationales, directement responsables de ces sanctions économiques injustes. Cette situation crée uniquement la haine dans la société iranienne, et non pas contre le régime iranien, mais contre les Etats-Unis et certains gouvernements européens.

ناقش المتحدث الخامس، علي رضا جلالي، باحث في القانون الدستوري في أوراسيا و في مركز الدراسات المتوسطية في إيطاليا موضوع العقوبات وأصل التغيير الاجتماعي في البلدان المستهدفة: حالة إيران.

نظرا لأهمية النفط في اقتصاد إيران يعتقد علي رضا جلالي أن العقوبات سيكون لها تأثير سلبي على البلاد، وخاصة على المدى القصير. و قال ان الأثر الرئيسي هو انخفاض قيمة العملة المحلية وارتفاع حاد في معدلات التضخم، البالغ في الوقت الراهن حوالي 30٪. وقد انعكس ذلك وفقت للمتحدث، بارتفاع في الأسعار والذي قد يسبب العديد من المشاكل ، وخاصة بالنسبة للطبقات المتوسطة والفقيرة والموظفين الإيرانيين ولكن استفادت أغنى الأسر وبعض دوائر الطبقة الوسطى من ذلك، وهذا بفضل المضاربات المالية.

في الواقع ، يقول رضا جلالي، لا يمكن لإيران أن تجري معاملات مصرفية دولية، أو حتى إذا ما في وسعها اجراء مثل هذه المعاملات، فإنها تتم في ظروف سيئة وصعبة للغاية. فالعقوبات لا “تعلم” اي شيء، ولكنها تدفع السياسات إلى تعزيز الاكتفاء الذاتي في مجال الطاقة. وأضاف انه بدون القطاع النفطي، تفقد إيران المصدر الرئيسي للدخل في البلاد. من ناحية أخرى، لقد أجبر هذا البلد على إيجاد بديل للنفط والطاقة النووية من أجل البقاء على قيد الحياة، لذلك فهو مرشح تاريخي. يفهم الشعب الإيراني إذن على الرغم من الصعوبات في فرض العقوبات، لاعقلانية هذه التدابير مما تسبب في انتشار الشعور بالظلم، لكنه أدى إلى زيادة الكراهية ضد القوى الدولية المتغطرسة المسؤولة مباشرة عن هذه العقوبات الاقتصادية الظالمة. وهذا يخلق فقط الكراهية في المجتمع الإيراني، ليس ضد النظام الايراني، بل ضد الولايات المتحدة وبعض الحكومات الأوروبية

Pierre Berthelot, enseignant-chercheur associé à l’IFAS et à l’IPSE traite dans son intervention des Effets des sanctions sur l’économie des pays ciblés

Lorsque la diplomatie semble avoir échoué et que le recours à la force parait difficile, disproportionné ou impossible, l’arme des sanctions, principalement d’ordre économiques devient, selon monsieur Berthelot, la modalité essentielle des relations entre certaines puissances et les pays qu’elles considèrent comme les perturbateurs du système international, en particulier lorsqu’ils disposent de l’arme nucléaire ou qu’ils sont réputés vouloir l’acquérir.  Pourtant, l’expérience prouve jusqu’ici que si les sanctions ont toujours un impact plutôt négatif sur l’économie de ces Etats, elles ne sont cependant pas suffisantes pour les affaiblir de façon décisive. Ces pays « rebelles » parviennent progressivement à mettre en place une économie « de résistance » qui tend vers l’autosuffisance et privilégie le troc, explique Monsieur Berthelot. Pire, il argue que les sanctions renforcent en général politiquement les régimes en place qui accroissent parallèlement leur contrôle sur les ressources produites qu’ils redistribuent ensuite à une population qui voit ses conditions de vie se détériorer à l’inverse de ses dirigeants ou de leurs obligés.

تحدث بيير بيرتيلو، باحث و محاضر في ايفاس و يبس،  عن آثار العقوبات على اقتصاد البلدان المستهدفة

عندما يبدو أن الدبلوماسية قد فشلت وأن استخدام القوة من الأمر الصعب، أو من المستحيل أو من غير المناسب، يصبح سلاح العقوبات، خاصة ذات الطبيعة الاقتصادية وفقا للسيد بيرتيلو، الوسيلة الرئيسية للعلاقات بين بعض القوى والدول التي يعتبرونها مشوشة النظام الدولي، وخاصة عندما يكون لديهم أسلحة نووية أو معروفون برغبتهم في الحصول عليها. وبالرغم من ذلك، أظهرت التجربة حتى الآن أنه إذا كانت العقوبات لا يزال لها تأثير سلبي على اقتصاد هذه الدول، فهي مع ذلك لا تكفي لإضعافها بطريقة حاسمة. و يشرح السيد بيرتيلو انه بإمكان هذه البلدان “المتمردة”  أن تطور تدريجيا اقتصاد “مقاومة”  يميل نحو الاكتفاء الذاتي و يفضل المقايضة. أسوأ من ذلك، إن العقوبات عموما تعزز سياسيا الأنظمة التي تنمي بالتوازي سيطرتها على موارد تم إنتاجها ثم إعادة توزيعها على شعب يرى ظروفه المعيشية تتدهور على عكس القادة أو من ممنونيهم.

Monsieur Christophe Reveillard,responsable des recherches à l’Université de la Sorbonne et au CNRS vient conclure ce colloque international par une synthèse d’extrême richesse qui rappelle les principales thématiques des différents intervenants et les réponses apportées par ces derniers. Le fil rouge de ce colloque dit-il, c’est l’inadéquation des sanctions internationales avec les objectifs affichés. En reprenant les propos du sénateur de Montesquiou, du président Rastbeen et de bien d’autres, il annonce que faire souffrir la population iranienne renforce à la fois, son unité intérieure vis-à-vis de l’extérieur et sa volonté majoritaire d’atteindre la capacité nucléaire. c’est donc une mise en doute de l’efficacité réelle des sanctions. Le professeur Reveillard insiste aussi; comme un bon nombre d’intervenants, sur le caractère inégalitaire dans la détermination de ceux qui peuvent avoir la puissance nucléaire réservée aux cinq membres du conseil de sécurité, avec quelques exceptions; dont le cas  israélien présente un autre fil rouge de ce colloque. Ensuite, les sanctions ont été décidées de manière non démocratique, hors débat et une grande incohérence dans les décisions avec le recours à des arguments généraux, ajoute-il. D’autant que l’atteinte aux droits de l’homme, qui est le frein ultime et la limite des sanctions, a été confirmée sans que la communauté internationale ne daigne réagir en conséquence. En effet, en reprenant l’exemple du professeur Coville, quand une inflation atteint plus de 40 % il y a une atteinte directe à la capacité économique ou même de survie d’une partie de la population. Il y a de ce fait, un saut qualitatif et même quantitatif sans justification apparente dans l’application des sanctions notamment par l’UE. Au niveau juridique, le professeur Reveillard reprend le terme de “pollution” du droit international publique par une hégémonie américaine sur l’esprit de décision du système international comme le dit Maître Hatem, et par ce caractère exorbitant du droit commun qui se traduit dans les sanctions extraterritoriales. L’erreur de la voie choisie est sans équivoque d’après l’orateur. La question est posée d’une nécessité d’une nouvelle gouvernance de négociations internationales. En somme, Monsieur Reveillard souligne la qualité des questions et observations de la salle qui ont enrichi cette belle substance commune des différentes communications et la pertinence des remarques émises par ce colloque qui est sans équivalent dans la scène scientifique internationale et française, comme l’ont fait remarquer beaucoup d’intervenants.

اختتم السيد كريستوف ريفيار، رئيس قسم الأبحاث في جامعة السوربون و في  س ان ار سي، هذا المؤتمر الدولي بتوليف مدقع ذكّر فيه بالمواضيع الرئيسية لمختلف المتحدثين وبالأجوبة التي قدموها. قال البروفيسور أن السلك الأحمر للمؤتمر هو عدم تناسب العقوبات الدولية مع الأهداف المعلنة.  و أضاف مثل السيناتور دي مونتيسكيو و الرئيس راست بين وغيرهم، أن الحاق الضرر بالشعب الإيراني يعزز وحدته الداخلية ضدّ العالم الخارجي و رغبة أغلبيّته في تحقيق القدرة النووية. لذلك هو يشكّك في فعالية العقوبات.

أصر السيد ريفيار أيضا مثل عدد لا بأس به من المداخلين على الطبيعة غير المتكافئة في تحديد من يمكن أن يكون لديهم الطاقة النووية المخصصة للأعضاء الخمسة لمجلس الأمن، مع وجود استثناءات قليلة بما في ذلك الاستثناء الإسرائيلي الذي يعرض موضوع أحمر آخر لهذا المؤتمر. وأضاف انه بعد ذلك تم تقرير العقوبات بطريقة غير ديمقراطية دون نقاش و بغياب تناسق كبير في القرارات مع استخدام حجج عامة.

خصوصا أنه حدث تعدي على حقوق الإنسان والذي هو الفرامل و الحد النهائي للعقوبات، و لكن دون أن يجيب المجتمع الدولي لذلك. في الواقع، بتذكير مثال الأستاذ كوفيل، عندما يبلغ معدل التضخم أكثر من 40٪ هناك مساس مباشر بالقدرة الاقتصادية أو حتى القدرة على البقاء لجزء من السكان.

وبالتالي فإن هناك نقلة نوعية وكمية حتى من دون مبرر واضح في تطبيق العقوبات من قبل الاتحاد الأوروبي على وجه الخصوص.

على الصعيد القانوني، يذكر البروفيسور ريفيار مصطلح “تلوث” القانون الدولي العام من قبل الهيمنة الأمريكية على منطق الحسم للنظام الدولي كما قال سيد حاتم، وبسبب الطبيعة الباهظة من القانون المشترك الذي يظهر في العقوبات التي تتجاوز الحدود الإقليمية . الخطأ في المسار المختار هو امر واضح من وجهة نظر المتحدث. والسؤال مطروح حول الحاجة إلى حوكمة جديدة من المفاوضات الدولية.

وباختصار يسطر السيد ريفيار نوعية الأسئلة والتعليقات من الحضور و التي أثرت هذه المادة الجميلة المشتركة من مختلف الاتصالات وأهمية التعليقات التي أدلى بها المؤتمر والتي لا يوجد لها معادل في الساحة العلمية الفرنسية و الدولية، كما أشار الى ذلك العديد من المداخلين.

 

SOURCE

Site web de l’Académie de Géopolitique de Paris.

 

ENGLISH

This is a summary of the first international conference held in Europe on the issue of economic sanctions at which Ali Fathollah-Nejad made a presentation on the political reasons for imposing sanctions. Organized by the Paris Academy of Geopolitics (Académie de Géopolitique de Paris), the conference took place at the French Senate, with the participation of economic and legal experts, former UN Secretary-General Boutros-Ghali and three former European (two French and one Swiss) ambassadors to Iran.

Statement: Scholars, Academicians, Journalists, and Activists Condemn Murder of Iranian Technical and Scientific Experts

 

On January 12, 2012, a bomb ripped apart a car in Tehran, killing Iranian scientist Mostafa Ahmadi Roshan and his driver, and injuring several others. In the past two years, four other Iranian scientists have been killed in a similar manner. By now, it is clear that this is a systematic campaign with political intentions. Media reports and political pundits attribute Mr. Ahmadi’s killing to targeted assassinations by those opposed to Iran’s nuclear program, both within and outside Iran, or internal factional fighting.

If public reports are true that these assassinations are orchestrated by foreign powers in order to prevent Iran’s ability to go forward with its nuclear capabilities, then we petition those powers to stop these assassinations – a tactic replacing political engagement with covert operations at the expense of innocent civilians. These assassinations provide the Iranian authorities with ample excuse to continue to suppress voices of dissent, even on the Iranian nuclear issue, to arrest and imprison political opposition, and to further curtail the activities of human rights activists.

As academicians, writers, human rights activists, and intellectuals, we condemn these attacks on civilian scientists. Such terrorist actions can only escalate the internal tension and regional conflicts toward a military clash or war. Regardless of where we stand on Iran’s nuclear program, we find these assassinations outrageous because they target technical or scientific elements of a society without due consideration for human rights, due process of international and national laws, and lives of innocent individuals caught in the crossfire.

These types of killings have to stop, not only because they harm a nation’s scientific community and its civilians, but also because they build a deep psychological scar on the nation’s public mind prompting it to ask for revenge in kind. We hope we are living in a better world than that. Killing innocent or even allegedly guilty people without consideration for their human rights and due process, by any force or government anywhere and anytime, is an outrageous act to be protested by all. If covert targeted assassinations of opponents become the order of the day, no one will be safe in this world.

 

01. Arshin Adib-Moghaddam, SOAS, University of London
02. Masih Alinejad, Journalist
03. Asieh Amini, Journalist and Human Rights Activist
04. Fariba Amini, Independent Journalist and Writer
05. Hooshang Amirahmadi, Professor, Rutgers University
06. Richard P. Appelbaum, Professor of Sociology, University of California at Santa Barbara
07. Rahim Bajoghli, Human Rights Activist
08. Darioush Bayandor, historian, author
09. Asef Bayat, Professor, University of Illinois, Urbana-Champaign
10. Iris Bazing, MD, Baltimore, Maryland
11. Maria Bennett, Poet, New Jersey, USA
12. Mohammad Borghei, Strayer University.
13. Mehrzad Boroujerdi, Professor, Syracuse University
14. Juan Cole, Professor, University of Michigan
15. Shirindokht Daghighian, Independent Scholar & Author
16. Mehrdad Darvishpour, Lecturer at the Malardalen University, Sweden
17. Lucia F. Dunn, Professor of Economics, Ohio State University
18. Goudarz Eghtedari, Ph.D., Voices of the Middle East
19. Mohammad Eghtedari, Economist, Washington, DC
20. Nader Entessar, Professor of Political Science, University of South Alabama
21. Amir Fassihi, Nowruz Foundation for Nonviolence, CA
22. John Foran, Professor of Sociology, University of California, Santa Barbara
23. Ali Fathollah-Nejad, School of Oriental and African Studies, University of London
24. Yoshie Furuhashi, Editor, MRZine
25. Alexandra Gallin-Parisi, Professor, Trinity University
26. Amir Hossein Ganjbakhsh, Senior Investigator, National Institute of Health, Bethesda, MD
27. Reza Goharzad, Journalist, Los Angeles
28. John L Graham, Professor Emeritus, University of California, Irvine
29. Hossein Hamedani, Professor, Marquette University, Milwaukee, WI
30. Nader Hashemi, Professor, University of Denver
31. Esmail Hejazifar, Professor of Physics, Wilmington College, Ohio
32. Paula Hertel, Professor of Psychology, Trinity University, San Antonio, TX
33. Mohsen Heydareian, Ph. D, Political Science, Sweden
34. Fredun Hojabri, Retired Professor of Sharif (Aryamehr) Univeristy of Technology
35. Angie Hougas, Human Rights Activists, McFarland, WI
36. Noushin Izadifar Hart, M.D., Radiation Oncologist, Reston, Virginia
37. Azadeh Jahanbegloo, Sociologist, Wright State University, Ohio
38. Jahanshah Javid, Editor, Iranian.com
39. Hasan Javadi, Retired Professor of Persian Language, University of California, Berkeley
40. Mark C. Johnson, Executive Director, Fellowship of Reconciliation, NY
41. Yahya Kamalipour, Chair, Global Communication Association, Purdue University
42. Aziz Karamloo, MD, Faculty Member, University of California, Los Angeles
43. Mahmood Karimi-Hakak, Professor of Theatre and Film, Siena College, NY
44. Liam Kennedy, Community Board Member,CCPB, UC, Irvine
45. Fatemeh Keshavarz, Professor, Washington University, St. Louis
46. Nanette Le Coat, Associate Professor, Modern Languages and Literatures, Trinity University
47. Arturo Madrid, Professor, Trinity University
48. Ali Akbar Mahdi, Professor Emeritus, Ohio Wesleyan University
49. Azita Mashayekhi, Industrial Hygienist, International Brotherhood of Teamsters
50. Rudi Matthee, Distinguished Professor of Middle Eastern history, University of Delaware
51. Farzaneh Milani, Professor, University of Virginia
52. Yaser Mirdamadi, Independent Scholar
53. Ziba Mir-Hosseini, CMEIL, School of Oriental and African Studies
54. Ida Mirzaie, Ohio State University
55. Valentine M. Moghadam, Professor of Sociology, Northeastern University
56. Mahmood Monshipouri, Professor, San Francisco State University
57. Akbar Montaser, Professor, Department of Chemistry ,George Washington University
58. Reza Mousoli, Canterbury Christ Church University, UK
59. Baquer Namazi, Retired UNICEF Country Representative & Civil Society Activist
60. Arash Naraghi, Assistant Professor of Religion and Philosophy, Moravian College
61. Mohamad Navab, University of California, Los Angeles
62. Farrokh Negahdar, Political Analyst
63. Mohammad-Reza Nikfar, Independent Scholar and Philosopher
64. Azam Niroomand-Rad, Professor Emeritus, Georgetown University Medical Center
65. Farhad Nomani, Professor of Economics, American University of Paris
66. Mehdi Noorbaksh, Associate Professor, Harrisburg University of Science & Technology
67. Trita Parsi, President, National Iranian American Council, Washington, DC
68. Richard T. Peterson, Professor of Philosophy, Michigan State University
69. Davood Rahni, Professor of Chemistry, Pace University, New York
70. Farhang Rajaee, Professor, Carleton University
71. Asghar rastegar, MD, Professor of Medicine, Yale School of Medicinek
72. Thomas M. Ricks, Ph.D., Independent Scholar
73. Mahmoud Sadri, Professor of Sociology, Texas Woman’s University
74. Muhammad Sahimi, Professor, University of Southern California in Los Angeles
75. Hamid Salek, D.D.S. University of Southern California , Los Angeles
76. Reza Sarhangi, Professor, Department of Mathematics, Towson University
77. Mehrdad F. Samadzadeh, University of Toronto
78. Gabriel Sebastian, Author, Futurist
79. Ali Shakeri, Community Board Member, CCPB, UC, Irvine
80. Evan Siegel, Ph.D., Independent Researcher on Iran & Azerbaijan, Adj. Mathematics Prof., CUNY
81. Arman Shirazi, Senior Scientist, CSM North America
82. Sussan Siavoshi, Professor, Trinity University
83. Mark D. Stansbery, Iran Action Network
84. Sussan Tahmasebi, Women’s Rights Activist
85. Mohamad Tavakoli-Targhi, Univeristy of Toronto
86. Bahram Tavakolian, Willamette University
87. Farideh Tehrani, Ph.D., Middle Eastern Studies Librarian, Rutgers University, NJ
88. Mary Ann Tetreault, Cox Distinguished Professor of International Affairs, Trinity University
89. Nayereh Tohidi, Professor, California State University, Northridge
90. Patricia Trutty-Coohill, Professor of Art History, Siena College, NY
91. Farzin Vahdat, Research Associate at Vassar College
92. Bill Wolak, Poet, New Jersey, USA
93. Leila Zand, Program Director, Middle East Civilian Diplomacy, Fellowship of Reconciliation
94. Hamid Zangeneh, Professor, Widener University

 

SOURCE

The original English version [pdf]:

Translations in Persian:

  • Akhbare Rooz (Iranian Political Bulletin), 16 January 2012;
  • iran-emrooz.net, 16 January 2012;
  • Shahrgon (“the first and the largest publication for Persian speaking in western Canada”), 16 January 2012.

Translation in French:

 

Germany’s Finkelstein Phobia

Renowned scholar and descendent of Holocaust survivors prevented by German Israel Lobby to speak about Gaza

Norman Finkelstein, an internationally renowned scholar of the Israeli–Palestinian conflict, was due to talk about the state of the decades-old conflict and the situation in Gaza one year after the Israeli assault last week in Munich and Berlin. As part of a European speaking tour which would have led him to Germany for the first time since 2002, Finkelstein has been invited to speak in Prague at a number of prestigious institutions, such as the Institute of International Relations Prague, the Academy of Sciences of the Czech Republic, and the Faculty of Philosophy and Arts at Charles University in Prague.

 

One of Finkelstein’s Berlin lectures was initially planned to be sponsored by the Heinrich Böll Foundation, an institution affiliated to the German Green Party. The event was scheduled to take place at the Protestant Trinitatis Church. In a statement announcing its decision to cancel the event, the church “regrets to have been implicated, against its will and its publicly known stances, in anti-Semitic and anti-Israeli polemics”. Soon thereafter, on 9 February, the Böll Foundation announced its pullback stating “Due to inattention, insufficient investigation and trust in our cooperation partners, we have made a severe mistake. In our judgment, Finkelstein’s behavior and his theses do not remain within the limits of legitimate critique.” It finally „thanked the many notes and interventions pertaining to this event.”

The other Finkelstein lecture was scheduled at the headquarters of the Rosa Luxemburg Foundation (RLS), a German institution affiliated to the Left Party. But on 17 February, the Left Party think-tank also withdrew its support. It stated to have underestimated the event’s “political explosiveness”, saying further that for the sake of guaranteeing a “controversial and pluralistic debate” its proposition to provide for a counterpart to Finkelstein has been rejected by the organizers. Aside from the unusual insistence to invite a “counterpart”, Doris Pumphrey from the organizing committee stated that the RLS had not wanted to name this counterpart.

Finkelstein’s projected two lectures in Munich, one of them at the America House Munich, were likewise cancelled.

The German Israel Lobby and the Anti-Semitism Claim

The wave of cancellations came after a concerted campaign by neoconservative and pro-Israeli pressure groups, such as Honestly Concerned and BAK Shalom, which are known for their unconditional support of Israeli policies and the defamation of critics as anti-Semites. BAK Shalom, a pro-Zionist working group within the Left Party’s youth organization, was one of the main drivers behind the campaign to cancel Finkelstein’s public lectures. A statement, signed by BAK Shalom offshoots and like-minded groupings, reads that “Finkelstein is internationally popular among anti-Semites” while accusing him – a “self-proclaimed historian” – of “historical revisionism” and “anti-Semitism.”

Finkelstein, whose parents were survivors of the Warsaw Ghetto and of Nazi concentration camps, was awarded a Ph.D. in political science from Princeton University and is the author of many academic books on the Israeli–Palestinian conflict. His Image and Reality of the Israel–Palestine Conflict (1995; 2003) has received much praise from eminent scholars such as Oxford University professor Avi Shlaim (“a major contribution to the study of the Arab–Israeli conflict”) and leading intellectual Noam Chomsky (“the most revealing study of the historical background of the conflict and the current peace agreement”). In 2007, after a denunciation campaign with the involvement of Harvard law professor Alan Dershowitz, despite academic approval he was denied tenure at Chicago’s DePaul University where he has been teaching. Dershowitz’ book The Case for Israel, whose scholarly integrity has been highly disputed by Finkelstein and others, has been publicized by BAK Shalom. Dershowitz has also called Finkelstein “a classic anti-Semite”.

McCarthyism à l’Israélienne vs. Jewish Humanism

 

Finkelstein has repeatedly argued for a settlement of the Israeli–Palestinian conflict according to international legal prescriptions and rulings while stressing that the lesson he learned from his family’s Holocaust suffering was to call attention to the Palestinians’ plight. His new book entitled This Time We Went Too Far: Truth and Consequences of the Gaza Invasion (OR Books) will be published in mid-March.

In a response to the pro-Israel lobbying groups, Professor Rolf Verleger, chair of the German section of the European Jews for a Just Peace (EJJP) – one of the sponsors of the Berlin lectures – rejected the claims put forward against Finkelstein. Instead, Verleger described him as “a proud and conscious Jew, who defends himself against the appropriation of Jewish tradition by Jewish blood-and-soil nationalism”. Criticizing those pressure groups for their lack of opposition to human rights violations and nationalism when it came to Israel, Verleger compared their tactics to McCarthyite agitation, this time directed against “un-Israeli activities”.

Verleger, who is the author of Israel’s Wrong Way: A Jewish View (PapyRossa, in German, 2nd edn., 2009), is a former member of the board of delegates of the Central Council of Jews in Germany but was not re-elected due to his open criticism of Israeli policies.

In a letter sent earlier to the Trinitatis Church in a plea to reverse its decision, Verleger rejected the idea that criticism of Israel’s policies would amount to anti-Semitism and instead talked of “Jewish responsibility” to do so. Verleger, who in the letter reminded that his father had died on the very day of the projected Finkelstein event in Berlin 45 years ago with an “Auschwitz number on his arm” and who had lost his family in Auschwitz, consigned Finkelstein to stand in the “humanistic tradition of German Judaism” à la Martin Buber, Hannah Arendt and Rabbi Leo Baeck.

 

Leftist Raison d’Etat

 

In particular, the withdrawal of the Rosa Luxemburg Foundation (RLS) engendered ongoing protests. In an open letter some Left Party Members of Parliament and leading sympathizers criticized the foundation’s handling of Norman Finkelstein. Therein, they consider the denunciatory claims against Finkelstein as “absurd”. In another open letter, former and current RLS scholarship holder conclude that the foundation might lose its “character as location for Leftist debates and controversies” if it were to continue to avoid criticism of Israeli government policies. Also many other Leftists voiced criticism of the RLS’s decision noting that the latter would be unworthy of the Jewish philosopher and activist Rosa Luxemburg’s famous quote of “Freedom is always and exclusively freedom for the one who thinks differently.”

 

The RLS had come under harsh criticism last summer when allowing three well-known war-mongers – amongst them a leading representative from BAK Shalom – to speak at its largest students-led annual conference. The Left Party and its think-tank find themselves in an internal strife on the question of anti-Zionism and anti-imperialism, not at least since the chairman of the party’s parliamentary group Gregor Gysi advocated in spring 2008 to reconsider those principles. This was seen as an effort to align the Left Party with German raison d’état. In a speech before the Israeli Parliament (Knesset) in March 2008, German Chancellor Angela Merkel had said: “Here of all places I want to explicitly stress that every German Government and every German Chancellor before me has shouldered Germany’s special historical responsibility for Israel’s security. This historical responsibility is part of my country’s raison d’être. For me as German Chancellor, therefore, Israel’s security will never be open to negotiation.” Displaying “unconditional solidarity” with Israeli policies, two days into Tel Aviv’s military operation “Cast Lead” in Gaza, the German Chancellor and Israeli Prime Minister Ehud Olmert “agreed that the responsibility for the development of the situation in the region clearly and exclusively lies with Hamas.” Such an assessment had also been echoed then by the chairman of the Left Party in Berlin at a pro-Israel rally.

After the cancellations of venues for Finkelstein’s lectures, at the end the junge Welt (“Young World”) – an independent left-wing daily known for its staunch opposition to illegal wars – had stepped in by offering its rather small-spaced shop in Berlin.

 

Finally, in a statement issued on 20 February, Finkelstein explained why he would not travel to Germany: “Some Germans seem determined that their fellow German citizens only hear opinions on the Israel-Palestine conflict that support the policies of the Israeli government. Such intolerance is not good for Palestinians who are living under a brutal military occupation. It is not good for Germans who want their country to support human rights and international law. It is not good for courageous dissenting Israelis who need support from the European Union.”

Finkelstein was also going to elaborate on the Goldstone Report, commissioned by the United Nations, which finds Israel guilty of war crimes in its assault on Gaza during the winter of 2008-2009. Further, in violation of domestic and EU laws that would prohibit the selling of arms to conflict-torn regions, Berlin has been continuing to do so.

Precedents of Handling Critics of Israeli Policies

There have been a number of occasions most recently in Germany where critics of Israel’s policies have been faced with comparable treatment. In January this year, three female Left Party members of the German Parliament (who also signed the above mentioned open letter to the RLS) had been attacked by similar groups in concert with Evangelical clerics for not offering standing ovations after Israeli President Shimon Peres’ Bundestag speech on Holocaust Memorial Day. The parliamentarians, who had paid tribute to the victims of Nazi crimes at ceremonies ahead of Peres’ talk, explained their rejection by pointing to the Israeli President’s exploitation of the event for a pro-Iran war call. In his speech, Peres considered Iran’s government to be “a danger to the entire world”. In spite of ongoing Israeli calls for a military strike on Iran, the Israeli President also said “we identify with the millions of Iranians who revolt against dictatorship and violence.” The German section of the EJJP had criticized the invitation of Peres in the first place.

In early 2009, a projected discussion on Germany’s major political TV show “Anne Will” about the Israeli military offensive in Gaza was cancelled only a few days before, in what was considered to have occurred after political interference.

In October 2009, following a lobbying campaign similar to the Finkelstein case, a projected talk in Munich by the exiled Israeli historian Ilan Pappé was cancelled by the city’s authorities. In an open letter, Professor Pappé – who was then speaking at a different venue – wrote that his father “was silenced in a similar way as a German Jew in the early 1930s”. Like himself, he went on, his father and his friends were regarded as “’humanists’ and ‘peacenik’ Jews whose voice had to be quashed and stopped”. Pappé said he was “worried, as any decent person should be, about the state of freedom of speech and democracy in present day Germany” as witnessed by the decision to censor his talk.

Both Finkelstein and Pappé have authored leading studies on the Israeli–Palestinian conflict and are considered as eloquent advocates for a just and legal settlement of the conflict. Their Jewish background makes them especially troublesome for hardline defenders of Israel who frequently resort to labeling critics of being anti-Semites or even “self-hating Jews”. One might argue that such a distinction between “good” and “bad” Jews would in itself amount to a sort of anti-Semitism.

 

Update | Norman Finkelstein’s projected talk at the Academy of Sciences of the Czech Republic on “Prospects of Peace in the Middle East, Current Situation and the Goldstone Report on Gaza” was cancelled by the Academy on very short notice.

SOURCE

Ali Fathollah-Nejad (2010) “Germany’s Fear of Finkelstein”, The Palestine Chronicle, 2 March

republished on Eurasia Review, 02/03

republished on uruknet.info, 02/03

republished on CounterCurrents.org, 03/03

republished on Information Clearing House, 03/03

▪ republished as “Germany’s Finkelstein Phobia” on Pacific Free Press, 04/03

▪ republished as “Silencing Critics of Israel: Germany’s Finkelstein Phobia”, Global Research, Montreal: Centre for Research on Globalization, 04/03

republished on INCnews Global Intelligence, 04/03

republished on Political Theatrics, 04/03

slightly edited version published on Monthly Review Webzine, 01/03 (top story of 1 & 2 Mar.)

▪ republished on the website of Jews for Justice for Palestinians (JFJFP), 10/03.

IN FRENCH |Finkelstein fiche la trouille à une certaine Allemagne”, trans. M. Charbonnier, Palestine – Solidarité, 04/03

republished as “La phobie Finkelstein en Allemagne“, Mondialisation.ca, Montreal: Centre de recherche sur la mondialisation, 04/03

republished as “L’Allemagne a peur de Finkelstein“, trans. M. Charbonnier, edit. F. Giudice, Tlaxcala, 05/03.

IN ITALIAN |Zittire i critici di Israele: La fobia della Germania de Norman Finkelstein“, Arianna Editrice, trans. A. Carancini, 07/03

republished on Global Research, Montreal: Centre for Research on Globalization, 08/03.

IN CZECH |Německé obavy z Finkelsteina a umlčování kritiky Izraele”, Outsider Media, 08/03.

IN JAPANESE | In excerpts.

About the article | “Germany’s Finkelstein Phobia” by Ali Fathollah-Nejad touches on the background of a series of cancellations of projected talks by the renowned scholar on the Israel/Palestine conflict Norman Finkelstein in Germany.

Collateral Damages of Smart Sanctions on Iran | Unkluge Kollateralschäden „smarter Sanktionen“ | Les dommages collatéraux des « sanctions ciblées »

PRAISE

»excellent« (Noam Chomsky)

 

For French and German versions, please scroll down.

The prospects for democracy, socio-economic development, and conflict resolution will suffer if the West continues to rely on punitive measures

This time, the warmongers’silly season found its apogée in U.S. neo-conservative Daniel Pipes’ advice to Obama to “bomb Iran,” which appeared shortly after Tony Blair, having outlined why he helped invade Iraq, remarked ominously, “We face the same problem about Iran today.” The Chilcot Inquiry in the United Kingdom on how the Iraq War was launched ironically coincided with a considerable military build-up in the Persian Gulf region. All this occurred amidst the continued struggle of Iran’s civil rights movement and proclamations of Western leaders to be in support of the latter’s efforts. But is there any evidence for this?

In contradistinction to war, sanctions are widely portrayed as necessary, almost healthy medicine to bring about change in the opponent’s policies. However, as the history of the West–Iran conflict proves, sanctions have rather the state of crisis alive than contributed to its resolution. Nonetheless, Western governments do not seem to have lost their dubious fascination for them.

As the call for “crippling sanctions” became morally questionable when last summer the impressive Green wave shook the streets of Tehran for fear of wrecking the same, today the benign sounding “smart” or “targeted” sanctions are on the tip of everyone’s tongue. Yet, a close look reveals a great deal of wishful thinking as to the effects of such sanctions.

Gigantic dimensions of “smart sanctions”

“Smart sanctions”, it is claimed, are a magic wand with which to decapitate evil. In the Iranian case, evil is being identified with the Islamic Revolutionary Guards Corps. Originally a defense organization erected to counter Iraqi aggression in the 1980s, the Guardians have developed into an expansive socio-politico-economic conglomerate which is believed to possess unrivalled economic and political power in today’s Islamic Republic.

As we are told, “smart sanctions” shall target the Guardians’ grip on the Iranian power structure. The much neglected difficulty here – though it is widely acknowledged that the bulk of Iranian economy is now in the hands of the Guardians – is that in the end millions of civilians connected to these wide-ranging sectors thought to be controlled by the Guardians will be affected. Seen in this light, the gigantic dimension of these alleged “smart sanctions” comes to the fore.

Moreover, so-called “crippling sanctions” that target petrol supply to Iran are still en route. In anticipation of those U.S. unilateral sanctions, the world’s largest insurance companies have announced their retreat from Iran. This concerns both the financial and shipping sectors, and affects petrol supplies to Iran which imports 40 percent of its needs. Also three giant oil traders ended supplies to Iran, which amounted to half of Tehran’s imports. Needless to say, such sanctions ultimately harm the population. To add, a complete implementation thereof – i.e. preventing Asian competitors to step in – would require a naval blockade which amounts to an act of war.

Crippling the ordinary population

As stressed by civil society figures and economists, the price of sanctions is being paid by the Iranian population at large. The Iranian economy – manufacturing, agriculture, bank and financial sectors etc. – has been hurt from almost three decades of sanctions. Even today, businesses cannot easily obtain much needed goods on the international market to continue production and must often pay above-standard prices. Moreover, the scientific community has faced discrimination in areas of research as has Iran’s technological advances been slowed down.

Reflecting the dangers sanctions pose to the Green Movement, last fall Mir-Hossein Mousavi stated: “We are opposed to any types of sanctions against our nation.” The same was recently uttered by his fellow opposition leader Mehdi Karroubi in an interview with Corriere della Serra.

Meanwhile a more fundamental problem remains – hardly acknowledged by many proponents who succumb to the adventurous illusion of having a say in the design and implementation of sanctions: They are mainly designed by the American Israeli Public Affairs Committee (AIPAC), introduced to the U.S. Congress and finally implemented by the Treasury Department’s Under Secretary for Terrorism and Financial Intelligence Stuart Leveyan AIPAC confidant. Along this process, the potential suffering by Iran’s civil society hardly plays a role.

Sanctions – either “crippling” or “smart” – ultimately harm ordinary citizens. “Smart sanctions” is as much of an oxymoron as “smart weapons” which supposedly by “surgical strikes” only take out evil components. Indeed, much as in the case of their militaristic brothers-in-sprit, in the end the “collateral damages” of “smart sanctions” remain dominant.

A futile political instrument in today’s world

More generally, in an increasingly multipolar globalized world, sanctions imposed upon energy-rich countries are basically futile as an effective policy tool. Too numerous are business-driven actors that are only too happy to jump in. Thus, Chinese, Russian, and even U.S. companies (acting via Dubai) have hugely benefitted from the European, U.S.-pressured withdrawal from the Iranian market.

Thus, sanctions – a medicine with which Western policy-circles are so obsessed with – are not a cure but a slow poison applied to the civil society and thus the civil rights movement. Sanctions as prototype of economic warfare in concert with the seasonal flaring-up of war-mongering are a dangerous mix. The deafening “drums of war” continue to bang upon the beating heart of Iran’s civil society.

Sanctions and threats of war: Poisonous for democratic development

All this suggests that sanctions are perhaps a fig leaf for other agendas. For, in contrast to Western proclamations, sanctions do harm the civil society while cementing the position of hardliners. Iran’s middle class as a result will be affected by this further isolation of the country as sanctions punish honest traders and reward corrupt ones. The Guardians with their assumed 60 harbors at the Persian Gulf control the bulk of imports and sanctions will only bolster the trend of flourishing “black channels”.

One might indeed argue that the not-so-unconscious “collateral damage” of never-ending sanctions is any meaningful transition to more democracy in Iran – a prospect which would set an uncomfortable precedent for the West’s authoritarian friends in the region.

What next: “Surgical strikes” or serious diplomacy?

At the very least, the unending story of sanctions bears testimony to Western leaders’ commitment to uphold “credibility” in the face of adverse conditions as much as to imposing their will on Iran. A futile exercise – even a dangerous one – if one begins to contemplate the aftermath of “smart sanctions” being imposed: Will the next desperate move entail “surgical strikes”?

Instead of going on believing that sanctions will one day develop their desired effects, it is high time to put the brakes. Hence, the only way forward would be to adopt a set of policies that would disarm hardliners of all sides whose business flourishes in the vicious cycle of enmity. It is only by détente that grist to the mills of radicalism can be removed – and a sustainable de-militarization of Iranian politics attained. Revoking existing sanctions on goods for civilian use could work wonders that would shake the very fundaments of confrontational postures.

Despite all frivolous claims, the diplomatic route has not been exhausted. Indeed, we are far from it. Since the core problem remains the “security dilemma” in the region, it would be wise for the West to call upon Israel to join the Nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT). The transatlantic “coercive strategy” vis-à-vis Iran – as it is accurately described in Diplomatic Studies – must be suspended for it undermines prospects for peace and development towards democracy.

SOURCE

Ali Fathollah-Nejad (2010) “Collateral Damages of Smart Sanctions on Iran“, Informed Comment, guest editorial, 12 March;

▪ republished as “Collateral Damage of Iran Sanctions“, The ColdType Reader, No. 46 (May), pp. 56–57;

republished on Monthly Review Webzine, 12/03;

republished on Europe’s World, 15/03;

republished on Payvand Iran News, 16/03;

republished on e-International Relations (e-IR), 19/04

▪ republished as “How Smart are Sanctions?“, Iranian.com, 15/03;

▪ republished as “Sanctions on Iran: What are the Implications?“, Global Research, Montreal: Centre for Research on Globalization, 16/03;

▪ abridged version published as “Collateral Damages of Smart Sanctions“, Truthout, op-ed, 23/03.

IN CZECH |Jaké jsou důsledky sankcí na Írán?“, trans. P. Kreuz, Eastbound.cz, 17/03.

 

REACTIONS

Armen Gabrielian (2010) ‘US Collusion with Saddam Hussein and Effects of Humanitarian Sanctions on Iraq‘, Examiner.com (U.S.), 5 April:

“As President Obama, Secretary of State Clinton and most member of the US Congress vociferously demand the imposition of new sanctions on Iran on a daily basis, it is instructive to review the history of the relationship between the US and Iran and to study what the effect of the new sanctions might be. The new sanctions are purported to be ‘smart sanctions’ and ‘crippling sanctions.’ However, as noted in a report entitled, ‘Collateral Damages of Smart Sanctions on Iran‘, such sanctions will most likely hurt the ordinary people of Iran, not its repressive Government leaders. Even the key champions of the so-called green movement, Mir-Hossein Mousavi and Mehdi Karroubi, have stated publicly that they are opposed to any new sanctions on Iran. In an earlier era, during the Clinton Administration, a similar idea was proposed and implemented through the UN Oil-for-Food Program. […]”

 

* * *

 

Les dommages collatéraux des « sanctions ciblées » contre l’Iran

En s’obstinant à infliger des « sanctions ciblées» à l’Iran, l’Occident assombrit les perspectives de démocratisation, de développement économique et de résolution des conflits

Le retour saisonnier, sur la scène internationale, des bellicistes a culminé début février avec l’injonction à bombarder l’Iran du « néocon » Daniel Pipes à Barack Obama « afin de sauver sa présidence ». Peu auparavant Tony Blair avait encore glissé, lors de son exposé sur les raisons ayant justifié l’intervention militaire de son pays en Irak, une phrase inquiétante : « nous sommes aujourd’hui face au même problème en Iran ». Ainsi, il a prononcé pas moins de 58 fois le nom « Iran » lors de cette allocution. La commission « Chilcot »  en Grande Bretagne, enquêtant sur les évènements liés à la guerre en Irak, a cyniquement coïncidé avec un important renforcement militaire américain dans la région du golfe Persique. Et pour finir, il a été rapporté que des centaines de bombes anti-bunker avaient été embarquées en Californie à destination de l’île de Diego Garcia dans l’océan Indien, d’où étaient parties les deux dernières attaques aériennes contre l’Irak. Tout cela a exactement coïncidé avec la poursuite de la lutte du mouvement iranien pour les droits civiques et les proclamations des hommes politiques occidentaux qu’ils soutenaient celle-là. Mais quelles preuves existe-t-il de cela ?

Contrairement à la guerre, les sanctions sont très largement présentées comme un remède nécessaire et franchement salubre, permettant de pousser un adversaire politique à changer de cap. Cependant l’évolution du conflit irano-occidental prouve que les sanctions ont pérennisé la crise plutôt que de contribuer à en sortir. En dépit de cela, les gouvernements occidentaux semblent toujours en proie à une véritable fascination pour des sanctions.

L’appel initial à des « sanctions paralysantes » s’est tu dans un premier temps l’été dernier, lorsqu’une impressionnante vague « verte » a déferlé dans les rues de Téhéran, non pas en dernier lieu par crainte de « paralyser » cette dernière. Mais aujourd’hui de telles sanctions sont sur toutes les lèvres. On accole simplement aux mesures punitives désormais envisagées des adjectifs lénifiants tels  qu’« avisées » ou « ciblées». En y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’on prend en fait largement ses désirs pour des réalités.

Le gigantesque impact de « sanctions ciblées »

Des « sanctions avisées » seraient, prétend-on, un remède miracle pour décapiter le mal. Dans le cas iranien, le mal est désormais identifié avec le Corps des gardiens de la révolution islamique. À l’origine créés pour défendre le pays contre l’agression irakienne dans les années 80, les Gardiens se sont transformés en un conglomérat expansif socio-politico-économique auxquels on attribue un pouvoir hors pair dans la République islamique actuelle.

On maintient que les « sanctions avisées » devraient affecter de manière ciblée la position des Gardiens au sein de la structure du pouvoir iranien. On néglige cependant la conséquence logique du fait qu’une grande partie de l’économie iranienne est aux mains des Gardiens : ce sont les millions de civils et leurs familles dont le revenu d’existence est lié aux vastes secteurs de l’économie détenus par les Gardiens qui seraient avant tout atteints. On devine alors l’ampleur gigantesque d’une démarche prétendument ponctuelle de telles mesures punitives.

Les prétendues « sanctions paralysantes », qui doivent limiter en  premier lieu les livraisons d’essence à l’Iran, sont actuellement en préparation aux Etats-Unis. Dans l’attente de ces sanctions unilatérales américaines les plus grandes compagnies mondiales d’assurances ont déjà annoncé leur retrait d’Iran. De même, les principaux fournisseurs mondiaux d’essence qui couvraient encore récemment la moitié des importations iraniennes ont cessé leurs livraisons. Ceci fait monter le prix des importations d’essence de l’Iran qui doit importer presque la moitié de sa consommation à cause de ses capacités de raffinerie insuffisantes. Là encore c’est la population qui paie l’addition. Ajoutons qu’une application totale de ces sanctions impliquerait un blocus maritime, ce qui équivaudrait à un acte de guerre.

Paralyser la population civile

Ainsi des personnalités de la société civile iranienne et des économistes le soulignent, c’est la la population civile qui paie le prix des sanctions. L’économie iranienne – de la production industrielle jusqu’aux secteurs bancaire et financier – a déjà été fortement endommagée par trois décennies de sanctions. Aujourd’hui encore les entreprises ont la plus grande peine à maintenir leurs affaires, car elles doivent compter avec des restrictions dans l’approvisionnement en biens indispensables et sont souvent obligées, pour les obtenir, de payer un prix plus élevé. Les faillites et les licenciements sont une conséquence fréquente de ces difficultés et approfondissent la crise économique du pays. En outre, la communauté scientifique souffre de difficultés d’accès aux dernières conquêtes de la recherche international, tandis que le développement technique est également freiné.

Les risques que présentent les sanctions pour la société civile ont été abordé par le chef de l’opposition Mir-Hossein Moussavi : « Les sanctions n’auraient pas d’effet sur le gouvernement, elles causeraient plutôt un mal sérieux à la population […]. Nous refusons toute sanction envers notre nation », a-t-il déclaré très clairement en automne dernier. Son associé Mehdi Karroubi s’est exprimé dans le même sens dans une interview accordée au Corriere della Sera.

Un problème de fond demeure, qui n’attire guère l’attention de tous ceux qui ont succombé à la dangereuse illusion qu’ils pourraient avoir leur mot à dire dans la définition et la mise en œuvre des sanctions contre l’Iran : c’est que celles-ci sont élaborées essentiellement par le lobby pro-israélien aux Etats-Unis – l’American Israeli Public Affairs Committee (AIPAC) – et sont la plupart du temps soumises au Congrès pour la forme, pour être ensuite mises en œuvre par le sous-secrétaire d’Etat au terrorisme et au renseignement financier (Under Secretary for Terrorism and Financial Intelligence) Stuart Levey – un homme de confiance de l’AIPAC. Dans ce processus, les retombées potentielles sur le peuple iranien ne jouent pratiquement aucun rôle.

Les sanctions – qu’elles soient « paralysantes » ou « avisées » – nuisent en fin de compte à la population. Des « sanctions avisées » sont ainsi un oxymore comparable  aux « bombes intelligentes » qui sauraient prétendument ne cibler que les objectifs à détruire, au moyen de « frappes chirurgicales ». Et comme pour leurs consœurs  militaires ce sont en définitive les « dommages collatéraux» des « sanctions avisées » qui l’emportent.  Les trouver « avisées » ne peut donc être considérer que comme du pur cynisme.

Une arme politique émoussée dans le monde d’aujourd’hui

En outre, dans un monde mondialisé et de plus en plus multipolaire, les sanctions s’avèrent n’être qu’une arme émoussée, surtout lorsqu’elles visent des pays riches en réserves d’énergie. Les acteurs guidés par leurs seuls intérêts économiques ne manquent pas, trop heureux d’occuper le vide commercial ainsi créé. C’est ainsi que des firmes chinoises, russes et même américaines – agissant via Dubaï – ont largement profité du retrait des concurrents européens sous la pression de Washington.

Devenues une quasi-obsession dans les milieux politiques en Occident, les sanctions ne sont pas un remède efficace menant à la guérison, mais agissent plutôt comme un lent poison administré à la société civile iranienne et à son mouvement démocratique. Prototype de guerre économique, les sanctions conjointement avec les appels réguliers à la guerre constituent un mélange explosif. Les tambours guerriers, qui se font entendre à nouveau, battent à nouveau sur le cœur battant de la société civile iranienne.

Le développement démocratique empoisonné par les sanctions et les menaces de guerre

Contrairement à la doxa politique, les sanctions nuisent en fait à la société civile et consolident la position des faucons. La classe moyenne iranienne est touchée par cet isolement qui n’en finit pas, d’autant plus que les sanctions atteignent les commerçants honnêtes et profitent aux corrompus. Les Gardiens, qui contrôlent vraisemblablement 60 ports dans le golfe Persique, par lesquels passe l’essentiel des importations, peuvent poursuivre leurs affaires, souvent par des « canaux douteux ».

Et c’est pourquoi l’un des « dommages collatéraux » pas tout à fait caché de ces sanctions sans fin est de faire obstacle à une transition démocratique durable en Iran. En fait cette dernière représenterait un risque pour le statu quo régional, et notamment pour la stabilité des autocraties de la région, alliées de l’Occident.

Que faire ? «Frappes chirurgicales» ou une véritable diplomatie ?

L’histoire infinie des sanctions a au moins le mérite d’illustrer les tentatives quasi désespérées des dirigeants politiques occidentaux à imposer leur volonté à l’Iran : On se donne ainsi l’impression de « faire » quand même quelque chose, afin d’avoir au moins l’air « crédibles ». Une entreprise somme toute vouée à l’échec et même dangereuse. Car il est fort à craindre que dans la foulée des « sanctions avisées » l’appel aux « frappes chirurgicales » se fasse finalement rapidement entendre.

Au lieu de s’abandonner à l’espérance illusoire que les sanctions produiront l’effet souhaité dans un avenir pas trop lointain, on devrait y mettre un terme une fois pour toutes. La seule issue consisterait à avoir le courage d’une politique capable de désarmer les faucons de tous bords, dont les affaires prospèrent admirablement dans le cercle vicieux de l’animosité. Ce n’est que par une vraie politique de détente qu’on cessera de manière durable d’apporter de l’eau au moulin des radicalismes – et que l’on contribuera en prime à un renoncement durable à la politique sécuritaire en Iran. Lever les sanctions déjà existantes, qui s’en prennent souvent aux secteurs civils, pourrait faire des miracles et ébranler considérablement les fondements des acteurs qui poussent à la confrontation.

En dépit d’affirmations hâtives, la voie diplomatique est loin d’être épuisée ; bien au contraire. Une politique de détente devrait permettre de renoncer à des mesures punitives et à la menace de guerre, et au lieu de celles-là, par le biais de mesures qui créeraient un climat de confiance réciproque, permettrait une solution équitable des défis sécuritaires qui fragilisent la région. Le problème central se trouve en fait dans le dilemme de la sécurité à l’échelle régionale. L’Occident serait donc bien avisé s’efforcer résolument de contraindre Israël – puissance nucléaire majeure – au régime de non-prolifération. On devrait donc mettre fin à la « diplomatie coercitive » envers l’Iran – comme on la désigne avec pertinence dans les Études diplomatiques – car elle assombrit les perspectives de paix et celles du processus de démocratisation.

SOURCE

Ali Fathollah-Nejad (2010) “Les dommages collatéraux des « sanctions ciblées » contre l’Iran” [The Collateral Damages of “Targeted Sanctions” against Iran], À l’encontre: Revue politique virtuelle, Switzerland, 11 May;

republished on Mondialisation.ca, Canada, 15/05;

▪ slightly abridged version published as Sanctions contre l’Iran, sanctions contre les Iraniens [Sanctions against Iran, Sanctions against Iranians], Mediapart, France, 14/05.

* * *

Unkluge Kollateralschäden “smarter Sanktionen” gegen Iran

Getrübte Aussichten auf Demokratie, sozio-ökonomischer Entwicklung und Konfliktlösung, wenn der Westen weiterhin auf Strafmaßnahmen setzt

Das saisonale Aufflackern der Kriegstreiber fand ihren Höhepunkt in dem Aufruf des US-Neokonservativen Daniel Pipes an Barack Obama, Iran zu bombardieren, um seine Präsidentschaft zu retten. Kurz zuvor hatte Tony Blair – als er ausführte, wie er dabei half, den Irak zu überfallen – noch ominös bemerkt, dass „wir heute beim Iran vor dem selben Problem stehen“. Und ganze 58 Male führte er den Namen Iran im Munde. Der Chilcot-Untersuchungsausschuss in Großbritannien über die Ereignisse rund um den Irak-Krieg fiel zynischerweise mit einer beachtlichen militärischen Aufrüstung in der Region des Persischen Golfes zusammen. Zuletzt wurde gemeldet, dass hunderte Bunker brechende Bomben von Kalifornien auf die Insel Diego Garcia im Indischen Ozean verschifft wurden, von wo aus die letzten zwei Angriffe auf den Irak geflogen wurden. All dies ereignet sich inmitten der fortgesetzten Anstrengungen der iranischen Bürgerrechtsbewegung und Verlautbarungen westlicher Politiker diese unterstützungswert  zu halten. Doch gibt es Anzeichen für Letzteres?

Im Gegensatz zu Krieg werden Sanktionen weithin als notwendige, nachgerade gesunde Medizin betrachtet, mit der ein Kurswechsel beim politischen Opponenten erwirkt werden kann. Die Geschichte des Konfliktes zwischen dem Westen und Iran bescheinigt jedoch, dass Sanktionen eher die Krise am Leben hielten, als dass sie zu ihrer Beilegung beitrugen. Dessen ungeachtet scheinen westliche Regierungen eine regelrechte Faszination für Sanktionen nicht eingebüßt zu haben.

Der anfängliche Ruf nach “lähmenden Sanktionen” verstummte zunächst, als im letzten Sommer die eindrucksvolle „grüne“ Welle die Straßen Teherans bedeckte, nicht zuletzt aus der Besorgnis heraus, ebenjene zu lähmen. Heute sind Sanktionen wieder in aller Munde, nur schmücken die gutartig klingenden Adjektive „klug“ oder „gezielt“ die nunmehr angestrebten Strafmaßnahmen. Ein genauer Blick jedoch lässt hierbei eine gehörige Portion Wunschdenken zutage treten.

Gigantische Dimension „smarter Sanktionen“

„Smarte Sanktionen“, so wird behauptet, seien ein Zaubermittel, womit das Böse enthauptet würde. Im Falle Irans wird nun das Böse mit den Revolutionsgarden identifiziert. Ursprünglich zur Verteidigung des Landes gegen den irakischen Angriff in den 80er Jahren errichtet, haben sich die Garden zu einem expansiven gesellschaftlichen, politischen und wirtschaftlichen Konglomerat entwickelt, denen eine unvergleichliche Macht in der heutigen Islamischen Republik zugesprochen wird.

„Kluge Sanktionen“ sollen demnach gezielt die Position der Garden innerhalb der iranischen Machtstruktur beschädigen. Vernachlässigt wird jedoch die logische Folgerung aus der Tatsache, dass sich ein Großteil der iranischen Wirtschaft in den Händen der Garden befindet: Die in die Hunderttausende gehenden Zivilisten und ihre Familien, deren Auskommen mit den weitgefächerten Wirtschaftsbranchen der Garden verbunden ist, würden ebenso getroffen. Dies lässt die gigantische Dimension des angeblich punktuellen Vorhabens solcher Strafmaßnahmen erahnen.

So genannte „lähmende Sanktionen“, welche zuvorderst Irans Benzinzufuhr beschneiden sollen, werden in den USA derzeit auf den Weg gebracht. In Erwartung solcher unilateraler US-Sanktionen haben die weltgrößten Versicherungskonzerne ihren bereits Rückzug aus Iran angekündigt. Ebenfalls haben weltweit führende Benzinhändler ihre Lieferungen, die vor Kurzem noch die Hälfte iranischer Einfuhren abdeckten, eingestellt. Dies betrifft in empfindlichem Maße sowohl den Finanz- und Schiffssektor und verteuert die Benzineinfuhren Irans, der fast die Hälfte seines Verbrauchs importieren muss. Auch hierbei ist die Bevölkerung die Leidtragende. Hinzu kommt, dass eine vollständige Implementierung solcher Handelssanktionen eine Meeresblockade notwendig machen würde, was jedoch einem Kriegsakt gleichkäme.

Die Zivilbevölkerung lähmen

Wie Persönlichkeiten aus der iranischen Zivilgesellschaft und auch Ökonomen betonen, wird der Preis von Sanktionen von der breiten Bevölkerung getragen. Irans Wirtschaft – von der Produktion, der Landwirtschaft bis hin zum Banken- und Finanzsektor – wurde bereits durch drei Jahrzehnte Sanktionsgeschichte in Mitleidenschaft gezogen. Noch heute können Unternehmen mit Schwierigkeiten ihre Geschäfte aufrechterhalten, da sie bei der Beschaffung notwendiger Güter mit Einschränkungen zu rechnen haben und nicht selten gezwungen sind, höhere Preise zu zahlen. Des Weiteren leidet auch die wissenschaftliche Community durch den eingeschränkten Zugang zu Forschungserrungenschaften weltweit, während technologische Entwicklungen ausgebremst werden.

Die Risiken, die Sanktionen auch für die Zivilgesellschaft darstellen, hat Oppositionsführer Mir-Hossein Mussavi vergangenen Herbst in einer Erklärung zur Sprache gebracht: „Sanktionen würden nicht gegen die Regierung wirken – eher würden sie nur einem Volk ernsthaft Leid zufügen, das großes Unheil seitens seiner eigenen Staatsmänner davongetragen hat. Wir lehnen jede Art von Sanktionen gegen unsere Nation ab,“ schrieb er unmissverständlich. Ebenso äußerte sich sein Mitstreiter Mehdi Karroubi kürzlich in einem Interview gegenüber Corriere della Serra.

Unterdessen verbleibt ein grundsätzliches Problem, was kaum die notwendige Beachtung findet, vor allem von jenen, die der abenteuerlichen Illusion erliegen sind, die Ausgestaltung und Implementierung von Sanktionen mit bestimmen zu können: Iran-Sanktionen werden hauptsächlich von der American Israeli Public Affairs Committeekonzipiert, dem US-Kongress in den meisten Fällen zum bloßen Durchwinken vorgelegt und schließlich im Finanzministerium vom Under Secretary for Terrorism and Financial IntelligenceStuart Leveyein AIPAC-Vertrauter – implementiert. Im Zuge dieses ganzen Prozesses spielen die für die iranische Zivilgesellschaft potentiell schädlichen Folgen kaum eine Rolle. (AIPAC)

Sanktionen – ob “lähmend” oder “smart” – fügen letzten Endes der Bevölkerung Schaden zu. “Kluge Sanktionen” sind ebenso ein Oxymoron wie “intelligente Bomben”, welche angeblich in gezielter Manier mit „chirurgischen Schlägen“ ausschließlich die üblen Komponenten ausnehmen. Und wie ihre militaristischen Geschwister im Geiste überwiegen schließlich die „Kollateralschäden“ „smarter Sanktionen“. Diese als „klug“ zu empfinden, kann denn nur als purer Zynismus gelten.

Eine stumpfe politische Waffe in der heutigen Welt

Darüber hinaus entpuppen sich Sanktionen in einer globalisierten, zunehmend multipolaren Welt als stumpfe politische Waffe, zumal wenn sie noch auf energiereiche Länder abzielen. Zahlreich sind jene durch Profit gelenkten Akteure, die nur zu froh darüber sind, das von anderen hinterlassene Vakuum zu füllen. Somit haben bislang chinesische, russische, sogar US-amerikanische (via Dubai agierende) Firmen beträchtlich durch den allmählichen, unter Washingtoner Druck erfolgten, Rückzug europäischer Wettbewerber profitiert.

Die in manchen westlichen Politikkreisen nahezu obsessiv betrachteten Sanktionen sind keine Heilung versprechende Medizin, sondern wirken eher wie ein langsames Gift, die der iranischen Zivilgesellschaft und ihrer Demokratiebewegung zugeführt wird. Als Prototyp wirtschaftlicher Kriegsführung stellen Sanktionen gemeinsam mit dem saisonal aufflammenden Ruf nach Krieg eine gefährliche Mischung dar. Die nun wieder vernehmbaren Kriegstrommeln schlagen wieder einmal auf das pulsierende Herz der iranischen Zivilgesellschaft.

Sanktionen und Kriegsdrohungen: Gift für demokratische Entwicklung

Im Gegensatz zu politischen Bekenntnissen schaden Sanktionen der Zivilgesellschaft, während die Stellung der Hardliner zementiert wird. Irans Mittelschicht wird durch diese weitere Isolation des Landes getroffen, zumal Sanktionen ehrliche Händler bestrafen, korrupte wiederum belohnen. Die Garden, denen man die Kontrolle von 60 Häfen am Persischen Golf zurechnet, durch denen sie ein Gros der Importe abwickeln, können weiterhin auf blühende Geschäfte durch oftmals “dunkle Kanäle” setzen.

So ist der nicht ganz versteckte “Kollateralschaden” der nimmer enden wollenden Sanktionen ein nachhaltiger Übergang zu Demokratie in Iran. Letzterer würde für den Status-Quo in der Region samt seiner mit dem Westen befreundeten Autokratien ein herrschaftspolitisches Risiko darstellen.

Was nun? „Chirurgische Schläge“ oder ernsthafte Diplomatie?

Die unendliche Sanktions-Geschichte spiegelt denn auch den nahezu verzweifelten Versuch westlicher Politiker wider, im Angesicht widriger Umstände ihren Willen Iran aufzuzwingen, ihrer eigenen „Glaubwürdigkeit“ wegen doch etwas „zu tun“. Ein alles in allem vergebliches, sogar gefährliches, Unternehmen. Denn nicht zuletzt wird zu befürchten sein, dass im Anschluss an „klugen Sanktionen“, der Ruf nach „chirurgischen Militärschlägen“ nicht lange auf sich warten lässt.

Anstatt der illusorischen Hoffnung weiterhin zu erliegen, dass eines nicht allzu fernen Tages Sanktionen ihre erwünschte Entfaltung ausbreiten, müsste man ein für allemal die Bremse ziehen. Der einzige Ausweg wäre, eine Politik zu beherzigen, die in der Lage wäre, Hardliner aller Seiten zu entwaffnen, deren Geschäft in dem Teufelskreis der Feindseligkeit nur allzu gut gedeiht. Nur durch eine Entspannungspolitik kann man das Wasser auf den Mühlen der Radikalismen nachhaltig abtragen – und überdies zu einer nachhaltigen Entversicherheitlichung iranischer Politik beitragen. Existierende Sanktionen, die oft zivile Güter betreffen, aufzuheben, könnte Wunder bewirken und erheblich die Fundamente konfrontationslustiger Akteure erschüttern.

Trotz unreifer Behauptungen, hat sich der diplomatische Weg nicht erschöpft. Man ist ganz im Gegenteil noch lange davon entfernt. Zumal ein Kernproblem im regionalen Sicherheitsdilemma besteht, wäre es in der Tat wirklich klug, wenn sich der Westen ernsthaft bemühte, die Atommacht Israel an das nukleare Nichtverbreitungsregime zu binden. Die transatlantische “Zwangsdiplomatie” gegenüber Iran – wie man sie in Diplomatischen Studien zutreffend benennt – sollte somit eingestellt werden, da sie Aussichten auf Frieden und eine Entwicklung hin zur Demokratie trübt.

QUELLE

Ali Fathollah-Nejad (2010) Unkluge Kollateralschäden „smarter Sanktionen“ gegen Iran, Telepolis, 23. März;

erschienen in FriedensJournal, Nr. 3/2010 (Mai), S. 6–7.

auch veröffentlicht auf ZNet Deutschland, 23.03.

auch veröffentlicht auf Global Research, deutsche Site, Montreal: Centre for Research on Globalization, 29.04.